Fables et mains tendues, de Jilda Hacikoglu

Au sortir d’un roman enflammé d’actualité, je me suis plongé avec délectation dans l’univers plus feutré, doux et apaisé, de Jilda Hacikoglu.

Fables et mains tendues et une parenthèse de littérature générale qui vient à point nommé dans une liste de romans noirs, tantôt comiques, tantôt historiques, tantôt politiques.

Ce roman constitue un îlot d’humanisme tranquille qui m’a fait du bien.

Le résumé

Après la violente agression d’Augustin, grand distrait, Louis est soupçonné. Le premier est à l’ouest, le second est à la rue. Du moins en apparence. Engoncés dans leurs sombres secrets, une forme d’alliance se bricole entre ces deux-là.

Mais quand seules des fables déguisent la vérité, que peuvent les mains tendues ?

Ce que j’en dis…

Fables et mains tendues fait partie de ces livres qui m’amènent à m’interroger sur le principe de l’autoédition. Relève-t-il ici d’un choix ? Si tel est le cas, il appartient à Jilda Hacikoglu.

Mais si ce n’est pas le cas, comment se fait-il qu’aucune maison d’édition ne se soit emparée de cette belle histoire ? Il me prend parfois de me rêver agent littéraire. Mais je suis chroniqueur.

C’est un beau privilège puisqu’il me permet de lire des ouvrages captivants. Ils le sont souvent en raison de l’intrigue, ou d’un savant dosage de suspens. Ce n’est pas le cas de ce roman.

L’intrigue est simple : c’est une histoire d’amitié entre deux hommes dont l’un est sans domicile fixe. Le suspens n’est pas un ingrédient-clé même si la tension narrative est présente.

Si le livre m’a captivé c’est d’abord parce qu’il est très bien écrit. Chaque phrase est belle sans être alambiquée mais les mots sont simplement évocateurs et bien choisis ce qui constitue une expérience de lecture agréable à chaque instant pour qui aime la belle littérature. C’est ensuite parce qu’il traite de certains sujets qui me sont chers : l’amour du prochain, la rupture sociale, les difficultés familiales et le renoncement. La confiance également. (Et la perte d’une main, mais c’est anecdotique).

Pour autant il n’est pas particulièrement difficile à appréhender. La narration prend son temps, il y a certes des lenteurs mais pas de longueurs. Moi qui suis habitué à respecter les délais pour rédiger mes chroniques, je ne les ai exceptionnellement pas respectés pour une fois. J’ai pris le temps de lire, refusant la vélocité, assumant cette forme de ralentissement lié à la délectation.

Désolé donc, Jilda Hacikoglu, de vous remettre cette chronique en retard. Mais c’est vous la fautive. Votre faute est d’écrire tellement bien.

L’autrice

Écrivaine, coach professionnelle et formatrice, Jilda Hacikoglu a auparavant travaillé en urbanisme public et contribué à des médias arméniens en tant que journaliste pendant vingt ans.

Arménienne, née à Istanbul, grandie en région parisienne, elle se consacre à l’écriture et aux acteurs de l’intérêt général.

Elle a écrit et produit le podcast « Les phares de San Francisco ».

Fables et mains tendues, de Jilda Hacikoglu est publié par Bookelis.
Le livre broché de 255 pages est vendu 17€.
Paru le 26 février 2024.

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