Je ne peux pas m’empêcher de méditer sur les raisons particulières qui m’ont amené à lire ce livre et, sans vouloir embrouiller ton esprit dès les premières lignes de l’introduction une question s’impose d’entrée de jeu :
Est-ce qu’on peut qualifier de bouche à oreille le phénomène de popularité grandissante d’un certain sujet lorsqu’il advient par le biais des lectures faites ici et là sur les réseaux sociaux ?
Ni la bouche ni l’oreille n’entrent effectivement en ligne de compte puisque tout passe par les yeux dans cette affaire !
Mais de fait, c’est cet étrange phénomène de bouche à oreille virtuel, qui m’a donné envie de découvrir Demain et demain, et demain de Gabrielle Zevin.

Le résumé
Par un froid après-midi de décembre, Sam repère Sadie sur le quai du métro parmi la foule. Ils ne se sont pas vus depuis des années, mais jamais ils n’ont oublié leur première rencontre, à l’hôpital. Sam se remettait d’un accident, Sadie venait voir sa sœur malade, et ces deux enfants passionnés de jeux vidéo se sont mis à refaire le monde.
À présent étudiants, c’est un univers virtuel que les deux amis vont inventer et qui va les propulser au sommet : leur première création, Ichigo, est un blockbuster. Du jour au lendemain, ils deviennent des stars. Ils n’ont pas encore vingt-cinq ans et ils sont brillants, riches et célèbres. Mais le succès n’empêchera pas le piège de l’ambition et de la jalousie de se refermer sur eux…
Un roman éblouissant qui interroge les notions d’identité, d’échec, de seconde chance et par-dessus tout notre besoin désespéré d’aimer et d’être aimé.
Car oui, c’est une histoire d’amour, mais une comme celle-là, vous n’en avez jamais lu.
Ce que j’en dis…
D’abord il y a cette illustration de couverture qui m’a happé.
La Grande Vague de Hokusai m’a toujours fasciné bien que je n’en possède aucune reproduction sous quelque forme que ce soit. (Et le fait que j’ai lu Demain et demain, et demain au format numérique vient ajouter à la force du paradoxe : je n’ai même pas pu me délecter de la vision du détail de cette image au cours de ma lecture, et je ne la possède donc toujours pas!)
Toutefois j’ai pu me délecter de la lecture et entre nous c’est déjà une très très bonne chose.
Mais si je continue à garder en tête la toile mentionnée ci-dessus, je trouve des points communs entre le tableau de Hokusai et le roman de Gabrielle Zevin : il y a d’abord cette impression de facilité, cette simplicité presque minimaliste en apparence mais qui, en y regardant de plus près, regorge d’un luxe de détails.
En parlant de détails, il y en a un qui est souvent ignoré dans la célèbre estampe : elle ne représente pas seulement une vague mais en réalité il s’agit d’un groupe d’embarcations contenant des pécheurs qui luttent contre la tempête.

Pareillement, les protagonistes de Demain et demain, et demain sont embarqués dans leur entreprise et doivent lutter contre les éléments autour d’eux qui parfois se déchainent violemment.
On remarque aussi que la perspective est presque naïve, comme si tout était plus où moins sur le même plan. Les vagues, les bateaux, le mont Fuji ne semblent pas si dissociables. Et pour finir, le plus grand de tous les motifs représentés sur l’estampe (le mont Fuji) est le plus petit dans la vue de l’artiste.
Je termine sur cela ma comparaison : le roman offre la même singularité. L’autrice aborde des thèmes tels que la création de jeux vidéo, l’amitié, le handicap, le terrorisme, l’amitié et le mariage homosexuel comme de simple éléments d’un tout, comme s’il l’échelle de valeur n’avait pas de réelle importance.
Et au bout du compte, l’élément principal de l’histoire, l’inqualifiable relation qui existe entre Sam et Sadie et qui est évidemment l’enjeu le plus important du livre, ne semble pratiquement pas abordé, l’autrice ne lui donne qu’une visibilité amoindrie, presque inexistante, à l’instar du mont Fuji qui semble un simple détail dans La Grande Vague.
En définitive, je me suis laissé agréablement entrainer dans cette histoire sur fond de création de jeux vidéo bien que je sois nullement un adepte de ce divertissement, je n’ai même pas de console de jeu !
Si à l’instar de (Non, j’ai dit que j’arrêtais !)
Même si de fait ce livre est à ranger dans la catégorie littérature américaine il est avant tout une œuvre universelle qui doit certainement son succès à cet universalisme évident.
Best-seller outre-Atlantique, il le sera très certainement aussi dans l’hexagone.
Demain et demain, et demain, de Gabrielle Zevin est publié par Fleuve éditions.
Le livre broché de 528 pages est vendu 22,90€.
Paru le 17 août 2023

Le roman, je ne sais pas, mais ton article est excellent !
J’aimeJ’aime
Merci beaucoup Joan.
Je suis très content de te lire. Ça faisait longtemps.
J’aimeJ’aime
[…] La chronique en entier est ici. […]
J’aimeJ’aime