Sans vouloir verser dans l’anthropomorphisme, force est de constater que la mort d’un chien suscite des émotions qu’on éprouve à la perte d’un être cher. Souvent il fut le compagnon fidèle d’une tranche de vie voire pour la vie quand il s’agit d’enfants. Pour surmonter son chagrin, il faudra passer par ces étapes qu’on décrit par l’expression “faire son deuil”.
C’est l’objet de cet ouvrage de Sandrine Nataf-Otsmane, dont les illustrations toutes simples mais pleine de délicatesse et la mise en page par Anaïs Loué, rehaussent le propos. Mon amie Régine, avec qui nous échangeons régulièrement sur nos lectures et partageons nos coups de
cœur, me l’a prêté.
Ce livre décrit le cheminement et les sentiments qui traversent ceux qui, quel que soit leur âge, ont connu le chagrin lié à la perte de leur animal familier et à n’en pas douter, il en touchera plus d’un !

Le résumé
Un chien fait partie de la famille et laissera une trace dans son histoire. Sa disparition est vécue douloureusement, mais nous cachons souvent la peine profonde que nous ressentons de peur de paraître trop sensibles. Or, c’est souvent un véritable travail de deuil qui doit être réalisé.
Les témoignages recueillis dans ce livre aident à la compréhension et au partage de nos sentiments pour le compagnon d’une vie.
Ce que j’en dis…
J’ai commencé à lire ce guide en pensant à mes neveux qui ont perdu récemment Liska, leur
chienne golden de 7 ans. Trois garçons qui vont du pré-ado au jeune adulte, en prise au
désarroi… L’idée de leur offrir “On ne t’oubliera jamais Faire le deuil de son chien” s’est tout naturellement imposée. Je m’en explique : Tant l’enchaînement des chapitres de ce livre que leur forme m’ont très rapidement paru tout à fait adaptés à un jeune lectorat. L’alternance de citations, de textes courts agrémentés de dessins aux tons pastels et de conseils pratiques, traduisent bien les émotions qui submergent ceux qui font face au deuil de leur animal, que beaucoup considèrent comme un membre de la famille, à part entière.
Nul doute que Sandrine Nataf-Otsmane connaît son sujet et sait le rendre accessible à tous.
Sa collaboration avec une illustratrice, Anaïs Loué, donne à l’ensemble un ton bienveillant
qui en facilite la lecture. Et d’aucuns se reconnaîtront dans les nombreux témoignages de gens de tous âges, rapportés au chapitre 5…
L’auteure développe aussi un aspect fondamental dans la partie “ Faire face à son départ ” à
propos de ce que les adultes disent aux enfants et j’aimerais vous citer cet extrait p 74, dont
je trouve les propos très pertinents : “ le mensonge ou la non-réponse à leurs questions ne sont certainement pas la meilleure façon de les aider à grandir. Au contraire, l’enfant a besoin d’informations claires pour intégrer la perte, car se construire sur un mensonge n’est pas sans conséquence dans la construction émotionnelle du tout petit. En fonction de son âge, chaque enfant ira à son rythme dans l’écoute de la nouvelle, il retournera jouer et puis reviendra poser des questions. Adaptez les mots selon son âge mais ne lui mentez pas, afin qu’il n’ait pas en tête des idées fausses ou imaginaires.«
Je n’ai pas eu de chien depuis bien longtemps mais quand j’étais petite fille dans les années soixante, nous avions un chien loup prénommé Blacky. Chaque fois que mon père nous corrigeait – celles et ceux de mon âge comprendront – mes sœurs et moi cherchions consolation auprès de Blacky qui penchait la tête à notre hauteur et ses beaux yeux exprimaient toute sa compassion. Je m’en souviens comme si c’était hier et pourtant…
Parmi tous les témoignages, celui de Julien, garçon de douze ans en hommage à son chien Stuart m’a touché et je vous laisse le découvrir.
On ne t’oubliera jamais, de Sandrine Nataf-Otsmane, est édité par Hachette.
Le livre broché grand format illustré par Anaïs Loué compte 180 pages. Il est vendu 19,95€.
Paru le 7 juin 2023.
