Dernier et cinquième opus de la pentalogie “ Une clochette sans battant”, ce court roman procède du même exercice dans lequel l’auteure Aki Shimazaki excelle, à savoir la saga familiale où chaque parution met en lumière un membre. Ici c’est de la famille Niré dont il s’agit et plus précisément de la jeune Suzuko, petite fille de Fujiko elle-même personnage principal de Sémi, deuxième tome de la série et dont j’ai eu l’occasion de vous parler dans une précédente chronique.

Le résumé
Après le décès de sa mère Kyôko, Suzuko Niré a grandi dans une famille recomposée mais unie, entourée de sa tante Anzu, de son père et de son frère adoptif Tôru. Aujourd’hui âgée de quinze ans, l’adolescente porte à ce dernier un amour dévorant et ne souhaite qu’une chose : retrouver celui qui est parti de la maison trop tôt, pour vivre à ses côtés. Son absence provoque chez elle une immense tristesse. Un soir, en rentrant de l’école, Suzuko recueille un moineau blessé. Et découvre en cet oisillon qui ne pourra plus jamais voler une incarnation de ses propres fragilités.
Ce que j’en dis …
Le titre “ Urushi” , nom d’un arbre dont on extrait une laque du même nom, renvoie à l’art ancestral du Kintsugi, procédé céramique de réparation qui fait que les objets au préalable abîmés, paraissent plus beaux grâce à la patience, à la créativité et à la maîtrise de la technique déployée par l’artisan. Et l’auteure de faire un parallèle avec le parcours de vie de son héroïne.
Quand bien même Aki Shimazaki fait vivre ses personnages avec leur temps en ouvrant le champ sur les préoccupations des ados et des jeunes adultes dans le Japon d’aujourd’hui, ce dernier ouvrage, Urushi, me semble traduire un certain essoufflement de l’auteure…
Certes, on retrouve la thématique de la filiation et particulièrement des liens, des non-dits… Autant, j’avais apprécié le sujet traité de façon plus subtile et plus en profondeur dans la pentalogie précédente “ L’ombre du chardon “, là j’ai trouvé Urushi un peu mièvre et les atermoiements de ces jeunes gens m’ont quelque peu ennuyée.
L’auteure
Née au Japon, Aki Shimazaki vit à Montréal depuis 1991. Urushi fait partie de son quatrième cycle romanesque, Une clochette sans battant. Toute son œuvre est disponible chez Actes Sud, notamment ses trois autres pentalogies, Le Poids des secrets, Au cœur du Yamato et L’Ombre du chardon.
Urushi, de Aki Shimazaki est édité par Actes Sud.
Le livre broché de 144 pages est vendu 16€.
Paru le 1er mai 2024.
