Tant de cochons, de Jacques Bablon

La collection noire des Editions M+ ne cesse décidément pas de me satisfaire.

Ainsi, Tant de cochons est une nouvelle pépite qui vaut le détour.

On rappelle juste au passage que la collection noire est recommandée aux amateurs de sensations fortes.

Le résumé

Keelin, Nolan.

Une sœur, un frère.

Keelin, inapte au travail, végète dans l’ombre de Nolan cultivateur à grande échelle sur des terres où la course au rendement est reine, les porcs sont engraissés entassés.

Elle est fragile, imprévisible, il est craint, pas ouvert au dialogue.

Elle est en butte au réel, le distord, le fait plus délétère qu’il n’est, lui ne remet rien en question, fait ce qu’il faut pour que tout reste comme c’est .

Elle part vite en délire, lui ne doute de rien, exclut d’avance qu’il aurait tort.

Les griffes, elle les a toujours sorties, la violence, il l’a toujours en lui.

Raison chancelante chez l’une, déraison assumée chez l’autre.

Ils se haïssent, elle le fuit, il veut lui remettre la main dessus.

Elle passe à l’acte sur des coups de tête, lui se débarrasse sur le même mode de ce qui lui fait obstacle, ce qui vaut à tous les deux d’être traqués par les flics.

Il y aussi une journaliste dont la voiture a été sabotée qui cherchait à savoir pourquoi les algues vertes prolifèrent sur les plages, qui en dénonçait les causes, et qui a été tout droit dans un virage.

Ce que j’en dis…

Ce qu’on relève en premier, à défaut de pouvoir faire autrement c’est le style de Jacques Bablon. Pas courant, des mots comme tirés au fusil mitrailleur, il fait mouche et ça va très vite.

Rares sont les auteurs qui osent faire des phrases de deux mots. Bablon ose.

Le récit est au présent de l’indicatif, cela rajoute encore à l’impression de vitesse. On a juste le sentiment de se prendre le roman en pleine tête, comme un direct du gauche venant d’un boxeur qu’on pensait droitier…

Pas courant donc. Et pas pour tout le monde par conséquent. Personnellement, je suis client.

L’histoire est aussi percutante que la plume de l’auteur et les considérations écologiques disséminées ici et là dans le récit tapent aussi bien fort. Algues vertes, élevage en batterie, corruption, muselage des médias. Jacques Bablon ne pose pas de questions : il énonce des vérités sur lesquelles on aimerait peut-être pouvoir fermer les yeux. Mais Tant de cochons ne nous laisse pas le temps de clore les paupières, il va trop vite et nous frappe au plexus. Solaire, il nous met en pleine lumière.

Comment cacher que ce rythme tendu crée en moi une certaine frustration : j’aurais voulu que ça dure plus longtemps, lire davantage de ce roman. Même pas deux cents pages, argh, c’est trop peu. J’en veux encore !

Je note pour plus tard : Jacques Bablon.

Je le garde à l’esprit. Et je n’oublie jamais un auteur qui me laisse K.O.

Tant de cochons, de Jacques Bablon est édité par M+.
Le livre broché de 192 pages est vendu 19,90€.
Paru le 30 mai 2024.

2 commentaires

  1. Tellement envie de mettre des commentaires, mais dédcidément wordpress ne reconnait que mon ancienne adresse qui n’existe plus depuis longtemps. Pourtant, pendant des mois, ma nouvelle adresse était reconnue. Bref, on tourne en rond !

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