le bomian, de Page Comann

Parmi les centaines de livres de la rentrée littéraire 2024, se trouve le bomian (sans majuscules), de Page Comann publié aux éditions M+.

Un magnifique roman qui partage la saveur du roman régional à l’âpreté du roman noir.

Le résumé

Été 1955, Alpes-De-Haute-Provence.

Le village de Mazet-sur-Rourle se prépare à fêter le 14 juillet.

Un feu d’artifice sera tiré en apothéose au-dessus de la garrigue. Au cœur de cet été de canicule, l’arrivée d’un étranger, d’un bomian comme on dit au pays, fera exploser bien autre chose que des fusées. Les secrets, les non-dits, les mensonges. Tout ce que les habitants cachent depuis trop longtemps derrière leurs jalousies.

Pour beaucoup, c’est l’heure des comptes.

Dans le théâtre d’une nature sublime et éternelle, indifférente aux malheurs mesquins des hommes et des femmes, un drame provençal où personne ne s’attend à la violence du bouquet final.

Ce que j’en dis…

Des éditions M+ je connaissais seulement la collection noire, laquelle m’a fortement convaincu du sérieux de cette maison d’édition lyonnaise relativement jeune.

Après avoir vu passer le bomian à plusieurs reprises dans mes réseaux sociaux, je me suis dit qu’une petite virée hors du noir me ferait sans doute du bien.

Quelle bonne idée !

Page Comann nous offre un roman provençal tout à fait réjouissant. À la fois bucolique et intrigant, il possède le charme désuet que laisse supposer sa belle couverture mais aussi une tension digne des meilleurs romans policiers.

Ce livre a aussi de belles allures de western français.

Le héros, le bomian, arrive dans un village de Haute Provence où il n’est pas le bienvenu. Il sort de la guerre d’Indochine et on devine que cela jouera un rôle dans le livre …

Tout le monde connaît tout le monde, les secrets honteux qu’on tait en toute hypocrisie, les désirs des unes et les trahisons des autres, les mauvaises réputations, méritées ou pas …

Le bomian ne va pas vite se faire des amis mais il va rapidement se faire respecter.

Les personnages sont typiques de la vie de village : le directeur, le tenancier de bistro, le curé, l’institutrice, les gitans, la mairesse et Pabeu, l’idiot du village. Pas si bête qu’il en a l’air d’ailleurs.

Roman de vacances par excellence, le bomian supportera aisément de se laisser lire en été, à la rentrée, ou plus tard. On aime comme le héros vient mettre de l’ordre dans ce qui laisse à désirer dans la vie de ce village. On aime comment la vérité fait du bien lorsqu’elle éclaire les détestables ténèbres de la tromperie et du mensonge.

Le final est exceptionnel et le tout est ébouriffant de justesse, depuis la force des sentiments jusqu’à l’infâmie des hommes.

Franck Bouysse le précise : ce roman possède la tendresse de Pagnol et la force de Giono. C’est vrai et nullement exagéré.

La rentrée 2024 me semble tout à fait géniale !

L’auteur

Page Comann est le pseudo collectif de deux auteurs, déjà réunis sous les titres Souviens-toi de Sarah et Outaouais (également parus chez M+), qui défendent l’écriture sous toutes ses formes.

Celle de Ian Manook, pétillante et vive, courant du noir le plus cruel à l’humour ciselé de ses dialogues.

Celle de Gérard Coquet, précise et figurative, où chaque sentiment est une corde accrochée à l’arc de ses mots.

le bomian, de Page Comann est publié par M+.
Le livre broché de 308 pages est vendu 21,90€.
Paru le 4 juillet 2024.

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