Le Pouilleux massacreur, de Ian Manook

Roman noir sur fond de sixties à la française, la nouvelle publication de Ian Manook avec La Manufacture de livres fait partie des belles sorties de la rentrée littéraire.

L’auteur ne passe d’ailleurs pas inaperçu puisque ce sont trois livres qui sont publiés en cette année 2024 :

  • Krummavisur chez Flammarion,
  • le bomian chez M+,
  • Le Pouilleux massacreur à La Manufacture de livres.

Le résumé

« Je m’appelle Sorb, c’est le diminutif de Sorbonne. Ceux de la bande m’ont donné ce surnom parce qu’ils me trouvent plus instruit qu’eux. Ce ne sont pas vraiment des voyous, juste une bande. Des mecs de Meudon-la-Forêt, c’est tout. On zone, on fout la pagaille, on choure deux ou trois trucs, rien de méchant. »

Pourtant, un jour, une femme meurt à cause de l’un des leurs. Un accident comme il dit, et il faut bien dire que les autres le couvrent quand la police arrive. Dans cette France de 1962, où la jeunesse s’ennuie dans des cités-dortoirs, c’est pour eux le début d’une dégringolade vers le pire. Sorb sait que ceux de la bande finiront mal et que lui, peut-être, pourrait s’en sortir. Mais comment ?

Dans ce roman d’initiation aux accents autobiographiques, Ian Manook nous raconte une jeunesse qui promène sa désillusion des bars de banlieue aux rues chics de Paris et le destin d’un jeune homme aux rêves trop grands pour son H.L.M.

Ce que j’en dis …

J’ai lu le bomian il y a quelques semaines, roman écrit à quatre mains avec la complicité de Gérard Coquet et signé sous le pseudonyme de Page Comann.

Dans un style très différent mais sensiblement à la même époque, Ian Manook tout seul cette fois, nous offre un roman social sombre et engagé qui se déroule dans la ville de Paris quelques années avant mai 1968.

Histoire de potes, histoire d’amour et histoire de famille, Le Pouilleux massacreur est un roman initiatique qui narre la rentrée de Sorb dans l’âge adulte. Des parents prolétaires, une petite amie bourgeoise aux mœurs dissolues et des amis pas franchement recommandables. Dans cet environnement aux influences diverses il ne sait pas quoi faire de sa vie. Et quand on ne sait pas quoi faire de sa vie, on n’en fait rien de bien.

Tiré vers le bas par ses amis, tiré vers le haut par son père et un commissaire de police à la fois laxiste et bienveillant, Sorb devra faire des expériences tragiques et douloureuses avant d’y voir un peu plus clair dans ses réelles aspirations.

J’ai beaucoup aimé ce livre malgré certaines scènes particulièrement pénibles en rapport avec des violences faites à des femmes. Toutefois cette violence n’est jamais gratuite dans le récit, elle participe tout à fait à l’intrigue et dénonce aussi sans doute une époque où le patriarcat était bien plus marqué qu’il ne l’est aujourd’hui.

La fin est inattendue et émouvante et on referme le livre avec une certaine nostalgie.

En définitive, je ne serai pas contre l’idée de compléter ma découverte de cet auteur talentueux en lisant aussi Krummavisur.

L’auteur

Aventurier, journaliste, romancier, on ne compte plus les métiers exercés par Ian Manook. Pas plus que les nombreux prix qui ont couronné ses romans : Polar SNCF, Elle Polar, Quais du polar.

Avis aux amateurs, Ian Manook sera présent au 12ème Festival Sans Nom qui se tiendra à Mulhouse les 19 et 20 octobre 2024. plus de renseignements ici.

Le Pouilleux massacreur de Ian Manook est édité par La Manufacture de livres.
Le livre broché de 320 pages est vendu 18,90€.
Paru le 15 août 2024.

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