Encore une fois, la magie des réseaux sociaux a voulu qu’une autrice primo romancière autoéditée me propose de lire son livre.
Je sors d’une grosse déconvenue sous ce rapport comme en témoigne une précédente chronique et je frémis presque en commençant la lecture de La Fille Qui Criait. Pourvu que l’histoire ne se répète pas.

Le résumé
Julia est une jeune flic que la vie n’a pas épargnée. À l’aube de ses 30 ans, elle décide de tout plaquer et quitte sa ville natale pour l’île de la Réunion, avec pour seuls piliers sa fille de 2 ans et la volonté de réussir sa vie.
En ce début des années 80, elle découvrira la richesse de la culture insulaire de cette contrée exotique. Mais, même sur cette île perdue de l’océan indien, Julia va être confrontée à des difficultés professionnelles qu’elle pensait avoir laissées en métropole lorsqu’elle décidera d’enquêter là où il ne faut pas.
Son opiniâtreté bouillonnante la mènera à côtoyer l’espèce humaine dans ce qu’elle a de plus sordide. Comment trouver sa place au sein d’un commissariat où tous ne sont pas animés de bonnes intentions ? Comment faire entendre la voix de la justice lorsque l’amoralité touche toutes les strates de son environnement professionnel ?
Un voyage à la découverte des traditions d’une île paradisiaque, des obstacles qui trouveront écho en chacun, une lutte acharnée pour que la vérité éclate, tout autant d’ingrédients qui conduiront le lecteur à plonger dans la vie de Julia en espérant qu’elle atteigne son but.
Ce que j’en dis…
Voilà un bon petit roman que je qualifierai volontiers et sans condescendance aucune de polar amateur.
Effectivement il porte la marque de l’autoédition qui se manifeste ici par quelques coquilles dont la très jolie « mignatures » (page 26) et une phrase inachevée en bas de la page 131, frustrante à souhait, pour ne citer que celles-ci.
Mon but n’est pas de lister les imperfections de ce livre mais de justifier l’appellation de polar amateur. Effectivement, je trouve que cela donne d’autant plus d’intérêt à l’ouvrage dans le sens où son authenticité s’en trouve réhaussée. Céline Féraud est une ancienne flic elle-même et il n’est pas impossible que La Fille Qui Criait soit fortement teinté d’autobiographie.
L’histoire est noire comme l’est trop souvent la réalité, la plume est accessible et empreinte de sincérité. C’est un vrai roman policier puisque le lecteur n’a qu’une envie, voir Julia/Céline démontrer l’injustice et faire triompher la vérité.
Pas si simple, comme d’habitude.
On suit l’enquête et les démarches de la femme flic, on s’énerve contre les méchants, on compatit au malheur des enfants et on a envie de crever ces hommes d’église qui corrompent tout sur leur passage. Et oui, l’Église en prend encore pour son compte mais il n’y a pas de fumée sans feu, on récolte ce qu’on sème, c’est écrit…
En bonus, on découvre vraiment l’île de la Réunion et c’est une valeur ajoutée à ce premier roman qui n’en manque pas par ailleurs. La découverte est géographique mais pas seulement, on trouve quelques phrases en créole dans les dialogues et Yaya, un personnage tamoul (malabar) parle des coutumes propres à son ethnie. Cet aspect du roman est aussi bien réussi.
En définitive, le récit semble ancré dans une triste réalité, on ne doute pas que Céline Féraud a d’autres histoires policières à raconter et si tel est le cas, je serai heureux de pouvoir les lire à l’occasion d’un prochain roman policier dans la même veine que La Fille Qui Criait.
L’autrice

Céline Féraud est née en 1979 à Nice, d’un père policier et d’une mère travaillant dans le milieu de l’enfance en danger. Elle a vécu des années sur l’île de la Réunion. De retour en métropole, elle a suivi des études de droit pénal avant d’entamer sa carrière au sein de la police (groupe d’enquêtes communes, brigade des mœurs et des stupéfiants, brigade financière).
Après 20 ans passés à servir la loi, elle a décidé de se consacrer à son vieux rêve : l’écriture.
Une plume qu’elle laisse guidée par l’authenticité et dont le but est de partager avec ses lecteurs la richesse de ses expériences, de ses souvenirs et de ses rencontres.
La Fille Qui Criait, de Céline Féraud est disponible sur Amazon, juste ici.
Le livre broché de 341 pages est vendu 13,19€.
Paru le 24 octobre 2024.

Christophe, merci pour votre chronique au ton franc et direct. Cela permet, pour une fois, de comprendre qu’il n’y aura pas de louvoiement pour faire passer le message.
Bien qu’ancienne flic, j’ai souhaité faire de ce livre un polar, mais pas que… Oui, j’avoue, une très grande partie des histoires qui le composent est authentique. J’admets aussi que Julia est une usurpatrice d’identité à bien des égards.
Et enfin, je plaide coupable pour les coquilles et autres désagréments, n’ayant pas reçu la complicité d’un correcteur.
Bref, un grand merci d’avoir pris le temps de me lire et de me consacrer un article sur votre blog. Peut-être à une prochaine fois, car j’en ai encore des choses à dire !
Céline F.
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Chère Céline,
Tout le plaisir était pour moi et s’il est vrai que deux ou trois auteurs et/ou ME n’ont pas aimé mon retour franc et honnête, pour d’autres comme vous c’est un gage d’authenticité.
On ne peut plaire à tout le monde et même ce n’est pas souhaitable. Mais qu’il est bon de plaire à certain(e)s.
Je continuerai volontiers à vous lire.
Christophe G
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