Le cercle de lecture rdv p.17 propose un cycle consacré à la littérature bolivienne. Le premier titre que j’ai lu dans ce cadre est La Chienne, de Pilar Quintana, aux éditions Calmann-Lévy. (Traduit de l’espagnol par Laurence Debril.)
Un roman court et une superbe couverture.

Le résumé
Sur la côte pacifique colombienne, entre océan déchaîné et jungle menaçante, vivent Damaris et son mari pêcheur dans un cabanon de fortune. Elle est mélancolique, mais ce n’est pas dû à sa vie démunie : Damaris n’a jamais réussi à tomber enceinte et elle en souffre de plus en plus.
Alors quand sur un coup de tête elle adopte un chiot, l’animal devient une source infinie d’amour qu’elle va choyer sans relâche dans un univers si hostile. Mais un jour, la chienne disparaît, plongeant Damaris dans un immense désarroi.
Une exploration féroce et bouleversante du désir maternel. Une lecture choc qui dépayse autant qu’elle bouscule.
Ce que j’en dis…
J’ai été touché dès la lecture de la citation qui figure en quatrième de couverture :
« Comme elle ne savait pas où mettre la chienne, elle la posa sur sa poitrine. Elle se logeait parfaitement dans ses mains et sentait le lait. Une envie terrible de la serrer très fort et de pleurer s’empara d’elle. »
On comprend à la lecture de ces deux simples phrases que La Chienne est le genre de livre qui procure une émotion viscérale, entendant par là qu’elle ne touche pas que l’intellect mais nous remue jusqu’aux tréfonds de l’être.
Ce roman très court (une novella ?) permet une immersion dans un quartier pauvre de Colombie, la Falaise, il est en cela assez singulier et offre effectivement un agréable dépaysement, même s’il ne donne pas vraiment envie de se rendre sur les lieux. Par ailleurs, il possède aussi une portée universelle liée à son thème, le désir (inassouvi) de maternité. Sous ce rapport, j’ai été très touché par la réaction de Damaris face aux grossesses de sa chienne. Je n’en parlerai pas ici pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte mais cela m’a serré la gorge.
Plus universelle encore cette ode aux animaux domestiques ; tous ceux (et ils sont nombreux) qui vivent en compagnie d’un chien, d’un chat ou de tout autre compagnon à poil savent à quel point ils sont une source infinie de plaisir et de complicité, d’affection aussi.
Je ne sais pas encore ce que me réservent les autres titres du cycle colombien mais je trouve qu’avec La Chienne il débute plutôt bien.
L’autrice

(c) Manuela Uribe
Pilar Quintana est une romancière reconnue en Colombie. La Chienne, devenu un best-seller dans son pays est paru dans de nombreuses langues. C’est son premier roman à paraître en France.
La Chienne, de Pilar Quintana, est publié aux éditions Calmann-Lévy.
Le livre broché de 127 pages est vendu 17€.
En poche, aux éditions J’ai Lu, à 6,70€.
Ou en emprunt gratuit à la bibliothèque.
Paru le 1 avril 2020.
