Il y a les lecteurs de SF et il y a ceux qui n’en lisent jamais. Et il y a un livre de nature à réconcilier ces deux groupes, un livre culte popularisé par un film culte, un livre initialement publié en français en 1954 ! Ce livre c’est Je suis un légende de l’auteur américain Richard Matheson.

Le résumé
Chaque jour, il doit organiser son existence solitaire dans une cité à l’abandon, vidée de ses habitants par une étrange épidémie. Un virus incurable qui contraint les hommes à se nourrir de sang et les oblige à fuir les rayons du soleil…
Chaque nuit, les vampires le traquent jusqu’aux portes de sa demeure, frêle refuge contre une horde aux visages familiers de ses anciens voisins ou de sa propre femme.
Chaque nuit est un cauchemar pour le dernier homme, l’ultime survivant d’une espèce désormais légendaire.
Ce que j’en dis…
Ce qui m’a frappé en premier c’est la grande différence entre le film de Francis Lawrence de 2007 avec Will Smith dans le rôle principal. Parce que, une fois n’est pas coutume, j’avais vu ce film avant de lire le roman éponyme.
En fait il y a non pas une, mais de nombreuses différences entre les deux œuvres. Robert Neville n’est pas un ancien scientifique militaire, le virus qui a atteint la population mondiale n’a pas pour origine des travaux sur un vaccin, les gens deviennent des vampires et Robert Neville n’a pas de chien, par ailleurs il ne livre pas sa vie pour sauver l’humanité de l’extinction.
Je pourrais poursuivre ainsi pendant longtemps tant le film est très différent du livre qui l’a inspiré. Mon but n’est toutefois pas d’être exhaustif mais d’indiquer que, bien que portant le même titre, le film et le livre sont deux expressions totalement distinctes d’une même idée fondamentale : le risque de l’extinction de l’humanité.
Je me concentre donc sur le roman de Richard Matheson.
Robert Neville, le personnage principal, et quasiment unique, du livre tente de comprendre pourquoi et comment la presque totalité de l’humanité a été vampirisée, pourquoi l’ail et les croix insupportent les mutants et pour quelle raison un pieu planté dans leur poitrine les fait mourir alors qu’ils résistent aux balles tirées par des armes à feu.
L’action se situe en 1976 (rappelons que Je suis une légende a été publié en 1954) et Robert Neville cherche les réponses à ses questions dans les livres de science de la bibliothèque municipale. La clé de l’intrigue est donc entièrement scientifique, ce qui classe effectivement ce roman dans la catégorie SF à juste titre.
La force de ce roman consiste donc à faire évoluer l’histoire avec un personnage unique dont les journées sont toujours les mêmes : se cacher des vampires la nuit, faire des recherches le jour. Rendre le tout passionnant tient du génie et ce n’est sans doute pas pour rien si ce livre paru il y a plus de 70 ans continue d’être régulièrement réédité.
L’auteur

Richard Matheson est né en 1926 aux États-Unis. Il y a débuté une carrière dans le journalisme avant de se tourner vers l’écriture. Il a acquis sa renommée dans le monde de la science-fiction essentiellement grâce à deux romans devenus des classiques du genre : Je suis une légende et L’homme qui rétrécit, tous deux adaptés au cinéma.
C’est d’ailleurs vers le cinéma et la télévision qu’il se tourne très vite, écrivant des scénarios pour de nombreuses séries télévisées, de La quatrième dimension à Star Trek, mais aussi pour des films, dont le célèbre Duel qui marque le début de la carrière de Steven Spielberg.
Richard Matheson a par ailleurs œuvré avec succès dans le domaine de la littérature fantastique, livrant de nombreuses nouvelles passées depuis à la postérité du genre.
Il s’est éteint en 2013, à l’âge de 87 ans, aux États-Unis.
Je suis une légende de Richard Matheson est édité pour la présente lecture chez Gallimard dans la collection Folio SF.
La traduction française est de Nathalie Serval.
Le livre de poche de 240 pages est vendu 8,50€.
Paru en mai 2001.

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