Barcarole, de Jean Lecointre

Remporté dans le cadre de la Masse critique d’avril organisée par Babelio, Barcarole de Jean Lecointre édité par Actes Sud BD et un roman graphique particulièrement atypique.

Le résumé

Je m’appelle Poulenc. J’explore la psychée humaine. Grace aux drogues, j’ai pu atteindre des niveaux de conscience dont je ne soupçonnais pas l’existence.
L’euphorie du succès se transforme en cauchemar. Je suis devenu dépendant, et incontrôlable.
Je n’ai plus rien à faire ici. Je veux en finir, mais… j’ai peur d’avoir mal…
– Tu peux me procurer une arme ?
– Pour les gens comme toi, il y a peut-être un endroit… Sois à l’heure, le paquebot ne t’attendra pas.
Jean Lecointre emmène Poulenc dans un voyage aux frontières du surréalisme.

Ce que j’en dis…

Barcarole est vraiment un roman graphique différent de tout ce que j’ai pu lire précédemment.

D’abord ses dimensions : 27 x 20 cm, ensuite son poids : 1250 gr. Oui, un kilo deux, vous avez bien lu ! 326 pages tout en couleurs, le truc est énorme.

Puis lorsqu’on l’ouvre la surprise continue :

Ce n’est pas vraiment de la BD, on dirait du collage réalisé avec des illustrations des années 60 et 70 colorisées.

Le scénario est au diapason, une histoire déglinguée qui part dans tous les sens.

Jean Lecointre, que je ne connaissais pas du tout, doit travailler avec de la colle, des ciseaux, de la musique bizarre en fond d’ambiance et des kilos de Kéta ou un truc approchant.

Le résultat est sidérant, surréaliste, à la fois avant-gardiste et désuet, en un mot oxymorien.

Ce n’est peut-être pas le roman graphique à offrir au petit dernier de la famille mais les boutonneux en école d’art devraient beaucoup l’apprécier. Pourquoi boutonneux ? Ben, en rapport avec le sébum qui est sécrété en surabondance à l’adolescence, pas par tout le monde bien sûr, mais il faut reconnaître qu’un grand nombre est concerné quand même. La dernière fois, j’ai vu une pauvre gamine, son visage était ravagé, et en plus même pas en école d’art. Bon, si ça se trouve, et c’est fort probable, elle va devenir magnifique en vieillissant, sa peau retrouvera un grain irréprochable, ça aussi c’est tout à fait possible.

L’auteur

Né en 1964, Jean Lecointre est un artiste atypique de la scène graphique contemporaine.. Élève de Roman Cieslewicz, il puise son inspiration en disséquant toutes sortes de vieux papiers pour livrer des ambiances étranges, évoquant tout à la fois l’univers de David Lynch période «Eraserhead» ou les associations déstabilisantes de Luis Buñuel. Dès 1995, Jean Lecointre publie ses premières illustrations pour Libération avant de mettre en images la cultissime “Balançoire de Plasma“ sur un scénario de Pierre La Police. En 2003, il passe à l’animation avec “Turkish Delights” diffusée sur Canal + . En parallèle, il signe “Les Dents du loup” (2002), “Les Animaux Domestiques” (2007) et “A la mode” (2010), chez Thierry Magnier pour la jeunesse. En 2010 les éditions Cornélius publient “Greenwich”, une imposante monographie accompagnée d’une exposition itinérante produite par la galerie Arts Factory. En 2013 Jean Lecointre reçoit la Pépite du meilleur album au SLPJ pour “L’Odyssée d’Outis”. En 2019, paraît l’album jeunesse “Cache-cache Cauchemars” reçoit la Mention spéciale Album photo pour la jeunesse à la foire de Bologne.

Barcarole, de Jean Lecointre est publié par les éditions Actes Sud.
Le libre broché de 326 pages est vendu 30€.
Paru le 2 avril 2025.

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