Si cela vous rappelle vos premiers cours de théâtre, vous êtes au bon endroit. C’est effectivement une de ces répliques avec lesquelles ont s’exerce à l’élocution que Joan Ott a choisi pour le titre de ce roman qui traite d’une relation toxique qui dura toute une vie : Je veux et j’exige.

Le résumé
Amoureuse, affirme-t-elle. Naïve, crédule, pensent les autres. Lui, manipulateur de grand talent, souffle alternativement le chaud et le froid, comme à plaisir.
Qui sont-ils donc, ces deux êtres-là, si bien, si mal assortis ?
Thérèse et Maurice, deux inséparables dont les vies se tissent, se mêlent, se démêlent, pour s’attirer et se déchirer encore et encore, au fil des pages dépourvues de pathos comme de concession.
Ce que j’en dis…
Les relations toxiques, la masculinité toxique, les pervers narcissiques, voilà des thèmes qui ont nourri bien des imaginations et fait couler des flots d’encre, probablement alimenté bien des débats ou des séries télévisées. Pour autant le phénomène n’a pas disparu et il connaît même une certaine forme d’autojustification par le biais des comptes masculinistes sur les réseaux sociaux.
Plus proche de nous, nous rencontrons parfois une personne victime de ce genre de relation étouffante et piégeante. Le plus souvent ce sont des femmes mais ils arrive aussi parfois que la victime soit un homme. Lorsqu’on est témoin de ce type de suicide relationnel, on se pose toujours la même question : « Mais pourquoi elle (il) reste ? »
La fuite, la cessation de la relation semble une solution tellement évidente. Et pourtant …
Dans Je veux et j’exige, Joan Ott donne à voir de près une relation de ce type qui dure et s’étale sur des dizaines d’années. Maurice est un artiste raté, un homme de théâtre médiocre qui s’acharne sans gagner le sou, ivre de l’idée qu’il se fait de son incommensurable talent, malheureusement ignoré. Thérèse est une épouse travailleuse et digne, qui fait bouillir la marmite au propre comme au figuré.
On se figure bien qu’une telle vie de couple ne peut pas avoir les lignes douces d’un long fleuve tranquille.
Sans se prétendre sociologue, Joan Ott raconte cette histoire d’amour ou de désamour avec le regard sensible d’une femme, elle-même immergée dans le monde du théâtre, et la magie opère. Je veux et j’exige possède les allure authentiques du simple récit de vie. Pour résumer en quelques mots : on y croit. Et c’est ce qui me comble en littérature. Quand on oublie qu’on tient un livre entre le main et qu’on pénètre dans un autre vécu que le sien, apparemment plus parallèle qu’imaginaire.
Après Les Éphémères, l’autrice nous offre un nouveau récit de vie lourd d’authenticité qu’on prend plaisir à lire et qui nous éclaire peu à peu, nous aide à trouver, peut-être, la réponse à cette douloureuse question : « Mais pourquoi elle reste ? »
L’autrice

Joan Ott vit à Strasbourg.
Romancière, dramaturge, parolière, metteur en scène, comédienne et chanteuse, elle dirige la compagnie de théâtre La Dorée.
Elle a publié à ce jour vingt ouvrages dont huit ont fait l’objet d’une adaptation scénique.
Je veux et j’exige, de Joan Ott est publié par les éditions Cockritures.
Le livre broché de 210 pages est vendu 15€.
Paru le 28 mai 2025.
Recevez votre exemplaire dédicacé en le commandant directement auprès de Joan Ott
à cette adresse joanott@icloud.com.
