Deuxième roman qu’il m’est donné de lire dans le cadre du jury du Prix du Roman FNAC 2025, Bahari-Bora est le premier roman de Steve Aganze, jeune auteur d ‘origine congolaise.

Le résumé
Nous étions quarante-sept filles au départ, nous n’étions plus que seize à la fin. J’ai tué un homme, maman. Et égaré l’autre moitié de mon âme. Mungu anisamehe. Que Dieu me pardonne.
République démocratique du Congo, 2018. Mungu (Dieu) avait rarement été clément envers Bahari-Bora. Enlevée par les rebelles à l’âge de treize ans, la jeune fille s’enfuit après cinq ans de captivité. À l’hôpital, elle apprend qu’elle est enceinte et que sa grossesse la met en danger. On lui conseille de l’interrompre. Les risques sont clairs, la décision cruciale.
Son corps ne lui a jamais appartenu, et soudain il lui revient de décider. Quelle voie choisira-t-elle ? Malgré les défis qui l’attendent, Bahari-Bora a la certitude qu’elle ne sera plus jamais seule. Elle peut faire confiance à Bel Océan tranquille, son nom.
D’une écriture sensible et poétique, Steve Aganze s’inspire de son vécu et dresse le portrait d’un femme et d’un pays meurtris par les crimes de guerre. Ce premier roman est un hommage aux femmes d’hier et d’aujourd’hui qui se battent pour leur liberté et celle de leurs enfants.
Ce que j’en dis…
Est-ce le fait du hasard ou bien la rentrée littéraire 2025 aura-t-elle un doux parfum d’Afrique ? Après Les Ombres du monde de Michel Bussi dont l’histoire se déroule au Rwanda, Bahari-Bora de Steve Aganze m’emmène au Congo voisin, plus exactement en RDC, République Démocratique du Congo.
Il n’est bien entendu pas question de poursuivre plus loin la comparaison puisque Steve Aganze est un primo romancier. J’en ai apprécié la plume délicate et expressive. Bien que la forme revête une certaine poésie, il n’édulcore pas ni ne masque le quotidien des enfants soldats congolais, enrôlés de force et privés de leur famille avant de servir de boucliers humains, d’autre utilité encore seront les filles…
C’est avec beaucoup d’empathie que l’on suit la jeune Bahari-Bora dans un périple qui la conduit d’un camp de soldats rebelles à la source de sa jeunesse et à la quête de son premier amour. Le lecteur est touché en permanence par l’écart existant entre la beauté de l’écriture de Steve Aganze et les horreurs qu’il décrit.
Son récit est enrichi de notes en bas de pages en rapport avec les sombres réalités qu’il dénonce, des extraits de rapports d’associations humanitaires telles que Human Rights Watch et Child Soldiers International, rappelant que bien que Bahari-Bora est une œuvre de fiction elle raconte de situations terribles et malheureusement bien réelles.
Voilà donc un roman aux allures de témoignage, voire de reportage, sur une histoire congolaise dont on a du mal à prendre la mesure depuis une Europe qui a de plus en plus tendance à se replier sur elle-même, faisant fi de son passé.
L’auteur

Steve Aganze est né en 1999 à Bukavu, en République démocratique du Congo. Il part vivre à Kinshasa en 2011, après avoir subi des années de guerre et de conflits. En 2023, il figure parmi les finalistes du prix Voix d’Afrique. D’une écriture poétique et sensible, il explore les réalités humaines avec sincérité et décrit notre monde avec justesse. Bahari-Bora est son premier roman.
Bahari-Bora, de Steve Aganze est publié par les éditions Récamier.
Le livre broché de 240 pages est vendu 20,90.
Paru le 21 août 2025.

Un roman très attachant, en effet ! Merci pour ce beau retour 📚🏖
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