Parmi les auteurs très médiatiques que je n’ai jamais lus, il y avait cet auteur suisse très apprécié en France, Joël Dicker. Il y a quelques mois, j’ai eu la possibilité de commander deux de ses romans en lot sur Maximiles: le lot comprenait L’énigme de la chambre 622 que je lirai plus tard, et L’affaire Alaska Sanders que j’ai achevé il y a quelques jours.

Le résumé
Avril 199. Mount Pleasant, une paisible bourgade du New Hampshire, est bouleversée par un meurtre. Le corps d’une jeune femme, Alaska Sanders, est retrouvé au bord d’un lac. L’enquête est rapidement bouclée, la police obtenant les aveux du coupable et de son complice.
Onze ans plus tard, l’affaire rebondit. Le sergent Perry Gahalowood, de la police d’État du New Hampshire, persuadé d’avoir élucidé le crime à l’époque, reçoit une troublante lettre anonyme. Et s’il avait suivi une fausse piste ?
L’aide de son ami l’écrivain Marcus Goldman, qui vient de remporter un immense succès avec La Vérité sur L’Affaire Harry Quebert, inspiré de leur expérience commune, ne sera pas de trop pour découvrir la vérité.
Ce que j’en dis…
Je sais déjà que je ne vais pas me faire de copains avec cette chronique mais tant pis. Je l’ai trouvé d’une insupportable lourdeur et je ne parviens pas à comprendre l’engouement du public pour cet auteur.
Le style est d’une grande simplicité, c’est peut-être un atout pour certains. Mais pour ma part je l’ai trouvé sans aucun charme. De l’IA s’en chargerait tout pareil. Puis il y a le personnage de Marcus Goldman : un grand écrivain à succès qui a écrit La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert. Attendez un peu que je vérifie dans mes petites fiches : mais oui, c’est un roman de Joël Dicker ! Le premier de la trilogie Marcus Goldman. Quel incroyable talent. J’arrête, je suis cynique.
L’affaire Alaska Sanders est donc un méta roman. Un genre que j’aime d’ordinaire vraiment beaucoup. Sauf cette fois-ci. Parce que les états d’âme et l’immense popularité de l’auteur, (du méta auteur, vous suivez ?) sont une telle voie d’auto adoration que c’en est insupportable. Le coup du type qui reçoit un chèque d’un million comme à-valoir sur son premier roman m’a définitivement scié.
Par ailleurs l’histoire ne tient pas debout : depuis quand un écrivain, aussi remarquable soit-il dans l’immensité de son succès international (soulignons), accompagne-t-il un flic pour interroger les gens dans une enquête criminelle ? Puis il y a ces personnes interrogées qui se souviennent parfaitement des faits onze ans plus tard. Mais oui, bien sûr.
Les scènes de sexe, inutiles et souvent misogynes m’ont dérangé mais c’est peut-être un autre ingrédient du succès de l’auteur : saupoudrer l’histoire d’un peu de sexe, c’est toujours bien. Ben non, ce n’est pas bien, c’est même parfois choquant et je le répète, inutile.
Je ne vais pas dresser une liste exhaustive de ce qui m’a déplu dans ce roman puisque je fais des chroniques généralement assez courtes mais j’ajouterai le surréalisme des dialogues entre Marcus Goldman et Perry Gahalowood. L’un donne à l’autre du sergent à chaque réplique et l’autre lui sert du l’écrivain. Vous avez bien lu : il ne l’appelle pas Marcus mais l’écrivain ! Et ce sont des amis. J’ai du mal à imaginer mes amis m’appeler l’écrivain ou le boulanger ou n’importe quoi d’autre plutôt que Christophe ! (J’utilise beaucoup de points d’exclamation dans cette chronique, je trouve.)
Bon, il parait que L’affaire Alaska Sanders est plus réussi que L’Énigme de la chambre 622. J’aurais préféré que ce soit l’inverse parce que je vais lire le second roman du lot à reculons. Mais sait-on jamais, peut-être me rendrai-je compte de l’immense talent de Joël Dicker en lisant un second roman de lui ?
Pour finir sur une note positive, je tiens à préciser que le dernier roman de l’auteur, Un animal sauvage, avait beaucoup plu à Julien, autre chroniqueur céans.
L’affaire Alaska Sanders, de Joël Dicker est publié aux éditions Rosie Wolfe.
Le livre de poche de 757 pages (!) est vendu 9,90€.
Paru le 27 février 2024 dans ce format.
