Les jours parfaits, de Jacobo Bergareche

La Librairie 47°Nord m’a offert ce magnifique petit livre de la collection un endroit où aller des éditions Actes Sud. L’objet est particulièrement réussi : un format inhabituel (10 x 19), un papier d’une qualité rare et des illustrations. Le livre s’intitule Les jours parfaits, il est signé Jacobo Bergareche.

Le résumé

Faulkner n’a pas besoin de plus de trois ou quatre lignes pour définir la géographie où deux figures représentant Meta et Bill, interprètent une série de scènes pleines de vie et de mouvement. Il suffit de regarder attentivement les vignettes, s’imprégner des détails, pour pouvoir fermer les yeux et flotter dans la séquence des événements paisibles d’un dimanche de juin où un homme et une femme se délectent de leur compagnie mutuelle. Je peux t’assurer que cette lettre à elle seule mérite le voyage jusqu’au Harry Ransom Center d’Austin, la vie n’est pas grand-chose de plus : avoir passé au moins une journée comme celle qu’il raconte.

Ce que j’en dis…

Encore un très bon moment de lecture en voyage. La scène est à Austin, Texas, où Luis d’origine espagnole rencontre la mexicaine Camilla. Ils vont connaître la formidable passion amoureuse qui fait l’objet principal de ce livre. Ils ne se voient que peu, deux ou trois jours par an, dans le cadre immoral d’une relation doublement adultère.

Dans le cadre de son activité de journaliste, Luis a accès à une incommensurable banque de données culturelles où il puise une relation épistolaire entre William Faulkner et sa maîtresse, Emma. Des lettres rares qui se résument à un croquis accompagné de quelques lignes. Luis se prête à un exercice parallèle pour dire à Camilla son bonheur de pouvoir partager quelques moments avec elle qu’il estime être des jours parfaits.

Tout au long de ce roman épistolaire on retrouve ce leitmotiv tiré d’un roman de Faulkner mais dont on attribue l’origine à Nietzsche : « Entre l’oubli et la souffrance, je choisirai la souffrance. »

Camilla n’a pas pu venir au dernier rendez-vous convenu entre les deux amants occasionnels. Luis préfère se rappeler les merveilleux moments passés avec elle plutôt que se résoudre à l’oublier. La dernière lettre du livre est adressée non pas à Camilla mais à Paula, sa légitime épouse. Plus d’ardeur amoureuse dans cette ultime missive mais une molle proposition de chercher à vaincre l’ennui qui s’est installé dans leur relation de couple.

En dépit des qualités rédactionnelles de Jacobo Bergareche et de l’enthousiasme avec lequel il décrit la passion amoureuse, je ne peux émettre qu’un avis mitigé sur Les jours parfaits. En effet, pourquoi avoir choisi de faire l’éloge de la relation extra-conjugale au détriment de la fidélité dans le couple ?

Lecteur puritain assumé, je n’ai pas été totalement conquis par cette proposition littéraire uniquement en raison du cadre choisi, ce qui n’enlève rien à la valeur du livre mais a ruiné mon plaisir de lecteur. Toutefois, convaincu d’être une anomalie dans mon époque, je suis persuadé que peu de lecteurs seront pareillement déçus par un tel détail.

L’auteur

Né à Londres en 1976, Jacobo Bergareche se partage entre l’écriture et son travail de producteur audiovisuel et de scénariste, et collabore régulièrement avec divers médias. il a publié de la poésie, du théâtre et des livres pour enfants. Il est l’auteur d’un essai autobiographique et de deux romans. Les jours parfaits est son premier livre traduit en français (par Maïra Muchnik).

Les jours parfaits, de Jacobo Bergareche est publié par les éditions Actes Sud.

Le livre broché de 214 pages est vendu 20,80€.

Paru le 4 septembre 2024.

Vous pouvez le commander sur le site de la Librairie 47°Nord ou vous rendre directement sur place si vous êtes à Mulhouse. Dites leur que vous venez de ma part, ça leur fera plaisir !

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