Intouchables

Si tu lis régulièrement mes humbles lignes tu m’as souvent entendu (mentalement) vitupérer contre tel ou tel professionnel véreux.

La Poste revient fréquemment, suivie de près par les démarcheurs en tous genre, la téléphonie se trouvant nécessairement sur le haut du podium.

Hier encore, un démarcheur de Free me demandait de lui expliquer pourquoi je ne voulais pas prendre le temps de discuter avec lui…

Mais alors qu’il est permis sinon aisé de taper du poing sur la table lorsque les circonstances l’exigent, c’est parfois plus compliqué.

Notamment lorsque les professionnels en question sont des agents de l’Etat.

Ainsi, j’ai eu un gros accident de la circulation au mois de mai qui me vaut d’être aujourd’hui encore plâtré des deux mains. (Pour répondre à la question, mes doigts sont libres et je peux donc taper au clavier.) Comme j’ai perdu connaissance et que j’ai été évacué d’urgence par les pompiers je n’ai pas pu faire de constat à l’amiable.

C’est donc la gendarmerie qui a pris les choses en main.

Sauf que jusqu’à ce jour rien encore n’a été fait.

Mon employeur me demande de lui envoyer le constat pour le transmettre à son assurance puisqu’il s’agit d’un accident de trajet mais voilà bientôt 4 mois que je ne peux pas lui donner satisfaction. Donc il doit me verser mon salaire alors que je ne travaille pas et qu’il ne reçoit aucun dédomagement de son côté. En conséquence, fait exprès ou pas, je n’ai pas encore reçu mon salaire ce mois-ci. Puis-je le sermonner ? Certainement pas.

Le gendarme qui s’occupe [sic] de mon dossier m’a déjà contacté à plusieurs reprises pour me donner rendez-vous pour une audition. Rendez-vous qu’il a annulés par la suite. Ce qui fait que depuis le mois de mai je suis toujours dans la même situation.

Quel est mon recours ? Puis-je invectiver cet agent de l’Etat qui se plaint de la surcharge de travail et du manque de moyens à chaque fois que je l’ai au téléphone ?

Ce qui me rassure c’est que depuis le mois de mai il a déjà pris une fois 3 semaines de vacances et une autre fois 2 semaines. Donc si je compte correctement il a épuisé ses droits…

Je n’ai pas envie de critiquer ce brave homme.

Il fait sans doute tout son possible dans l’exercice de ses fonctions et bientôt il va devoir aller de bars en bars et de restaurants en restaurants pour vérifier que les gens qui boivent et mangent sont vaccinnés comme il faut.

J’espère qu’entre deux contrôles il aura un peu de temps pour s’occuper de moi histoire que je ne me retrouve pas à faire la manche avec mes deux bras dans le plâtre pour pouvoir continuer de payer mon loyer.

Juste une petite réflexion à propos de la prétendue égalité qui régit les rapports entre les individus dans notre belle république : si un couvreur ou un carrossier n’a toujours pas commencé ses travaux après 3 mois le client mécontent ira certainement râler voire taper du poing sur la table de son employeur. Et en tous cas il ne versera pas un centime avant la fin des travaux.

Tu m’imagines aller ouvrir ma grande bouche au poste de gendamerie du coin ?

Ce serait mal perçu, non ?

Est-ce que je peux demander une exemption du paiement de mes impôts sur le revenu cette année du fait de ce disfonctionnement des services de l’Etat ?

Sans doute pas davantage.

Tous égaux, vraiment ?

4 commentaires

  1. Tous égaux ? Certainement pas. Ou alors ça se saurait.
    Je me souviens de mes début dans l’Educ’Nazes, c’était… oh là là, mieux vaut ne pas compter. J’étais heureuse M.A. (Maîtresse Auxiliaire, comme on disait en ces temps reculés) et mon salaire depuis huit mois n’était point tombé en ma maigre, très maigre escarcelle. Courriers (papier : les mails n’existaient pas alors-, coups de téléphone, doléances sur place, rien n’y faisait. Jusqu’au jour où je me rendis au rectorat accompagnée d’Avril – ma setter bien aimée que je regrette encore après quarante années de séparation. Lorsque madame Peignist, un nom qui ne s’invente pas, consentit enfin à me recevoir après une longue, très très longue station dans le couloirs gris-sale de la digne institution, je lui exposai ma triste situation. Comme ladite rombière s’apprêtait à me renvoyer sur un geste des plus méprisants, je lui adressai ces mots dépourvus de toute fioriture : Vous me faites un chèque illico ou alors je m’installe ici avec ma chienne, et n’en bougerai pas d’un poil avant d’avoir touché mes sous.
    Je suis repartie avec mon chèque et ma chienne. Elle a eu droit – Avril, pas la mère Peignist, ça va de soi – à une belle tranche de rire enrobée dans une non moins belle tranche de jambon.

    Aimé par 1 personne

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