65, la terre d’avant

Date de sortie : 15 mars 2023 (France)

Réalisateurs : Bryan Woods, Scott Beck

Sony sort les crocs avec l’envie de profiter de l’amour du public pour les créatures aux grandes dents, dont les noms finissent forcément par « ..saure ». Vous l’aurez compris, je veux parler de ses charmants dinos.

Pour se faire, le film s’arme d’un acteur de prestige : Adam Driver. Souvent rattaché à son personnage de Jacquouille (aka Kylo Ren) dans la post-logie Star Wars, il s’est pourtant déjà illustré dans divers rôles importants: House of Gucci, Le dernier duel, Annette, etc…

Un petit résumé

Mills, habitant d’une planète éloignée de notre système solaire, est envoyé en mission spatiale pour acheminer d’autres personnes. Lors du voyage, un champ d’astéroïdes crée une grave catastrophe, causant le crash du vaisseau et le propulsant vers un monde inconnu: La Terre, il y à 65 millions d’années. Ayant survécu au crash, Mills doit trouver les ressources pour survivre parmi une faune extrêmement hostile, et s’échapper pour être secouru.

Il arrive que des concepts soit automatiquement associés à un univers cinématographique. Si je vous dis espace: Star Wars. Si je vous dis Dinosaure: Jurassic Park. Et enfin, si je vous dis abeille: Maya l’abeille! Eh oui, ça fonctionne aussi avec les dessins animés. Bref, revenons à nos moutons, avant qu’ils ne se fassent manger par le vilain dino. Comme dit, si l’idée de mettre ces fascinantes créatures à l’écran est réjouissante pour beaucoup, elle n’en reste pas moins périlleuse, risquant de simplement réutiliser ce qui a déjà était fait et refait, comme la saga Jurassic World par exemple.

Pour ma part, je me suis tout de même dit que c’était une sacrément bonne idée d’oser ce pari, et j’avoue sans honte que le préambule vendu dans les bandes annonces m’a paru très cool. Il s’agit d’inverser les rôles, ce qui est Terrien devient alien, et inversement. La promotion fonctionne plutôt bien sur moi, faisant émerger un questionnement qui appelle une réponse (qui n’est pas sans me rappeler l’effet  » La planète des singes » avant que n’apparaisse la dernière trilogie). S’agit-il d’un humain qui voyage à travers le temps vers l’époque des dinosaures, ou bien d’autre chose ?

Néanmoins, si le postulat de départ est sympa, il ne suffit pas à porter entièrement le film. Celui-ci s’appuie sur un autre concept, la relation père/fille. C’est encore une fois une plutôt bonne idée, mais dans les deux cas, c’est dans la concrétisation que ces derniers manquent de nous embarquer réellement. La relation unissant les deux survivants manquant d’une réelle complicité, souffrant de l’usage intensif de clichés sans âme.

Difficile de savoir s’il s’agit de l’écriture des personnages, du jeu d’acteur, ou de leur direction sur le tournage, mais le charme n’opère malheureusement qu’en de trop rares occasions. Adam Driver semble n’avoir aucun plaisir à jouer avec ses jeunes actrices, pourtant attendrissantes. La scène d’ouverture étant un bon exemple, Mills parle avec sa fille, qu’il va devoir quitter pour un long moment. On sent bien que la scène cherche à créer quelque chose de touchant voire de déchirant, mais le papounet sur le départ, l’âme pesante d’une mission lourde de conséquence, notamment pour sa fille, ne la regarde pas dans les yeux ; la tendresse qui devrait caractériser leur relation paraît si factice. Comment croire à cette relation fusionnelle que le film tente de nous faire gober ?

La survie en milieu hostile, en fait ça vaa!

Tu m’accordes deux minutes. Je me fais une ‘tite thalasso, et on reprend la bagarre!

Une des clés, il me semble, pour créer la peur, et de faire sentir au spectateur que le monde dans lequel les héros évoluent est un danger constant. Il y a 30 ans, lorsque sortait le premier Jurassic Park, le public n’avait encore jamais rien vu de pareil. Mais aujourd’hui, nous sommes abreuvés de spectaculaire, et les dinosaures sont toujours présents au cinéma avec la reprise de la saga Jurassic World. Comment faire pour nous surprendre? Comment nous captiver?

Eh bien il semble que Sony Studio n’ait pas trouvé la réponse à ces questions.

Histoire de passer le temps

Comme dit, sur le papier le pitch donne envie. Il me vient une illustration. C’est un peu comme jeter un œil à la cuisine, voir qu’un proche se lance dans une recette très cool de gâteau, et rien qu’à la vue des tablettes de chocolat, des œufs, de la farine, on a déjà l’eau à la bouche. Pourtant, une fois servi (regard caméra) : « Seule une quantité astronomique de lait pourra me permettre de l’avaler ». Dans le cas présent, je n’ai pas encore trouvé à quoi pourrait bien correspondre le bol de lait, peut être une « demi douzaine » (comme les œufs haha) de potes pour se convaincre qu’on à passé un bon moment au cinoche.

J’étais seul. Oupsi.

A la recherche d’une bonne histoire

Le film ne raconte pas grand chose. C’est un enchainement d’événements, de péripéties, de dangers. Bien-sûr il y a un but à atteindre, mais ce serait quand même sympa d’en avoir un peu plus à se mettre sous la dent.

Excusez-moi, je vous laisse quelques secondes, je dois envoyer une commande pour la prochaine tentative:

« Si on pouvait avoir un peu d’émerveillement pour votre univers, de la peur, parce que là sincèrement, mis à part une scène ou deux qui sont vues et revues (genre la scène ou tu te glisses dans un tronc d’arbre devenu paille géante c’est bon quoi. De la crédibilité scientifique, relationnelle, affective, un vrai bon film en fait, mais aussi de vraies surprises, et tout simplement des émotions qui ne soient pas en carton, ce serait génial! Avec un max de love ».

Bien ! C’est ici que j’arrête de tirer sur l’ambulance.

Les trucs cool

Bon ! Tout de même, je n’aime pas finir sur une note aussi négative, et je reste convaincu que même le pire des film reste un objet hautement périlleux à réaliser. Je ne parle évidemment pas des merveilleuses pépites tournées sur nos téléphone, à la main, dans des conditions lumineuses et sonores parfois plus que douteuses.

J’ai trouvé assez cool les gadgets et technologies, notamment les armes, mais aussi la boussole multifonction à détection de dangers ou encore, la gourde qui analyse les substances pour savoir si c’est comestible. Les décors sont tout de même plaisants, et les costumes aussi.

Et pour finir, ça fait quand même plaisir de constater qu’un acteur n’est pas enfermé dans un rôle. Adam Driver continue son bonhomme de chemin, et cela fait déjà bien longtemps qu’il a lâché la main de papa Disney/Star Wars.

Voilà.

Prochainement, j’ai très envie de changer de cap. Et si on lâchait un peu le grand écran pour parler séries. Ne m’en voulez pas si je fais quelques rechutes ciné entre temps, il y a du lourd qui se prépare en salle, mais cela fait un moment que j’ai envie de vous parler de certaines choses, et j’espère vous en faire découvrir de très bonnes!

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A très vite!

Cinéphilement vôtre

Charlélie

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