L’Odyssée du Vagabond, de Luke Rhinehart

Si les raisons pour lesquelles on peut recommander un livre sont assez évidentes, les raisons pour lesquelles on décide de le lire le sont parfois beaucoup moins : un faisceau d’intuitions.

En ce qui concerne L’Odyssée du Vagabond, pour être tout à fait franc, cela s’est fait pour trois raisons :

  • L’auteur
  • L’illustration de couverture
  • La maison d’édition

Tout simplement, sans même avoir lu le résumé, j’ai sollicité le livre sur NetGalley, certain qu’il me plairait.

En effet, Luke Rhinehart m’avait précédemment enchanté avec Vent blanc, noir cavalier et j’étais conquis par avance.

La maison d’édition, Aux Forges de Vulcain, ne m’a tout simplement jamais déçu, à croire que je suis né pour lire tous leurs publications, ce qui m’engage à vivre encore très longtemps, mais je suis prêt à relever le défi.

Et pour finir, le plaisir que j’éprouve de façon absolument systématique à découvrir les magnifiques illustrations d’Elena Vieillard.

Bref, le tiercé gagnant.

Le résumé

Alors qu’ils voguent paisiblement dans la baie de Chesapeake, les passagers du trimaran « Vagabond » apprennent que l’holocauste nucléaire a commencé. Le monde entier a sombré dans le chaos. Mais le capitaine Neil Loken et ses compagnons d’infortune comprennent qu’ils sont peut-être les seuls survivants de l’humanité. Leur habileté et leur courage suffiront-ils pour survivre ? Dans ce roman à succès des années 80, Luke Rhinehart nous emmène dans un récit de survie qui sent bon le film postapocalyptique de l’époque Reagan. Il montre l’immense variété de son talent de conteur, et son sens de l’aventure. Et capture toute une époque : ses folies, ses obsessions, ses héros et ses illusions.

Ce que j’en dis …

Et oui, comme le précise le résumé, il ne s’agit pas véritablement d’une nouveauté puisque ce roman de Luke Rhinehart a d’abord été publié en France en 1983.

Mais les éditions Aux Forges de Vulcain ont entrepris de publier en français l’intégralité des écrits de cet auteur américain décédé en 2020 et cette nouvelle édition ( la traduction a été réalisée par Francis Guévremont) sort à point nommé.

L’histoire débute par un conflit nucléaire opposant la Russie et les USA, et même si la guerre froide a officiellement été interrompue au début des années 90, les plus naïfs eux-mêmes ne se permettront pas de penser que tout danger est définitivement écarté concernant ces deux ennemis séculiers.

Toutefois, la pensée politique est loin de prédominer dans ce roman de science-fiction (d’anticipation ?) qui fête donc déjà ses quarante ans sans avoir pris une ride.

L’humanité est plutôt au coeur du récit.

L’humanité réduite à une poignée de survivants forcée de naviguer à bord d’un trimaran pour échapper à la folie des hommes restés à terre. Les passagers du Vagabond ne sont pas les seuls rescapés mais c’est sur cet équipage disparate que le lecteur est focalisé durant les plus de 400 pages du livre.

Une sorte de huis-clos marin absolument immersif (même si le bateau n’est pas un sous-marin mais un trimaran, je me répète), qui m’a donné l’impression d’être à bord durant toute la lecture en dépit de ma relative inexpérience de la navigation.

On ne peut s’empêcher de penser que l’ère post apocalyptique ressemblerait très probablement à ce que décrit ce livre : une humanité en proie à une haine devenue une règle de survie. Cette haine s’exprimant sur tous les continents, l’égoïsme étant érigé au rang d’une évidence consensuelle ne faisant plus rougir personne.

Il n’y a qu’à bord du Vagabond que l’équipage lutte pour conserver des valeurs édifiantes telle que la bienveillance, l’abnégation ou le sens des responsabilités.

Cela ne va évidemment pas sans heurts mais ce petit laboratoire flottant nous amène sans cesse à nous interroger non pas sur l’avenir de l’humanité (qui vivra verra) mais plutôt sur le genre de personne que nous serions dans une situation aussi extrême.

Aurions-nous assez de courage, de détermination, d’amour et de sagesse pour échapper à la folie égoïste qui s’exprima par une guerre nucléaire et s’affirma par ses innombrables retombées ?

L’Odyssée du Vagabond n’est sans doute pas un livre tranquillisant mais il mérite d’être lu pour les interrogations introspectives qu’il ne manque pas de susciter en plus de plaisir de lecture qui s’étend de page en page à l’instar des océans qui portent le raffiot.

Embarquez !

L’Odyssée du Vagabond, de Luke Rhinehart est édité par Aux Forges de Vulcain.
Le livre broché de 464 pages est vendu 22 €.
Paru le 13 janvier 2023.

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