Hazel, de Sarah Koskievic

Parmi les titres de la rentrée figure Hazel, portrait de femme désabusée et histoire d’amour toxique qui sonne le glas du romantisme.

Le résumé

Une trentenaire désabusée en proie à des idées sombres traîne son autodestruction et morcelle son intégrité dans ses relations amoureuses. Hazel, c’est son nom, s’automutile et se donne à des hommes le temps d’une nuit, comme de petits abandons volontaires qui la dépossèdent d’elle un peu plus à chaque fois.

Jusqu’au jour où elle rencontre Ian.

L’attraction est immédiate, irrépressible. Au rythme du Paris nocturne et des fumoirs de boîtes de nuit, Hazel et Ian se perdent dans une histoire d’amour vouée à l’échec. Jusqu’à sa fin… inattendue.

Avec une langue décapante et incisive, Sarah Koskievic présente une héroïne tragique qui bat en brèche toutes les recommandations de « bonne conduite féministe » – féminisme dont elle se réclame paradoxalement. Hazel fascine autant qu’elle émeut. Un personnage intense, entre force et fragilité, qui interroge avec férocité les contradictions d’une époque.

Ce que j’en dis …

Je ne connaissais pas Sarah Koskievic et j’ai choisi de lire Hazel dans le cadre du Challenge NetGalley 2023 qui est achevé depuis une quinzaine de jours mais qui m’a permis de me consacrer à quelques ouvrages mis en avant par la plateforme.

Je ne bouderai pas mon plaisir : ce fut une belle découverte.

Pour autant, Hazel n’est pas précisément un roman solaire et enjoué.

L’autrice emmène plutôt le lecteur (ou la lectrice) dans le malaise et le mal-être sans fond de cette jeune femme très belle, féministe à sa façon, dans un jeu de dupe où chacun fait sembler de manipuler l’autre alors qu’il est sa proie … ou joue la faiblesse pour mieux manipuler son bourreau.

L’intrigue se déroule dans des endroits parisiens friqués le jour et dans des arrondissements plus glauques la nuit pour s’achever dans une Barcelone qui ne se départ jamais de sa chaleur légendaire.

Si les protagonistes avaient été des punks cradingues on aurait pu comparer Sarah Koskievic à Virginie Despentes à ses débuts, mais ce sont des architectes bobos qui tournent davantage à la coke qu’à des drogues plus prolétariennes, ce qui ne change pas grand chose à la misère affective et sexuelle dans laquelle ils ne cherchent même plus à s’épanouir au bout du compte.

Tout cela n’est donc pas follement guilleret, mais sonne en revanche pathétiquement authentique (ou l’inverse).

Hazel est une femme en souffrance, on ne connait pas les raisons des traumas qu’elle trimballe comme des oriflammes mais on n’a pas besoin de tout savoir …

Seule la fin sonne d’une façon étrangement lumineuse, presque drôle, comme l’ombre de la lune dans une nuit ténébreuse.

Quelques mots sur l’autrice

©® Astrid di Crollalanza

Sarah Koskievic a 35 ans, elle est journaliste et collabore avec Slate, Les Inrocks, Vice, Causette, Le monde.fr, Glamour, Cheek mag, Uzbek&Rica. Elle est aussi documentariste.  Après La Meute, paru chez Plon en 2019, Hazel est son second roman.

Hazel, de Sarah Koskievic est publié par Les éditions de La Martinière.
Le livre broché de 192 pages est vendu 18 €.
Date de parution prévue : 25 août 2023.

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