D’après un collègue de travail avec qui j’ai discuté de la question pas plus tard qu’hier, il existe une classification des mangas en fonction du public auquel il s’adresse.
Je trouve cette notion intéressante mais en qualité de novice je ne la maîtrise aucunement et je ne vais donc pas aller plus loin dans cette direction au risque de raconter n’importe quoi.
Mais il me semble évident que Le Sommet des Dieux est un manga très particulier, « sérieux », historique, qui s’apparente davantage à un roman graphique qu’à une simple BD.

Le résumé
Un manga à vous couper le souffle! Dans une petite boutique népalaise, Fukamachi tombe sur un appareil photo qui pourrait bien être celui de George Mallory, le célèbre alpiniste qui fut le premier à essayer de vaincre l’Everest. Mallory disparût avec Andrew Irvine, lors de cette ascension en 1924, sans que l’on puisse savoir s’ils sont parvenus au sommet. Et si c’était seulement lors du chemin du retour qu’ils avaient eu cet accident fatal? Cela changerait l’histoire de l’alpinisme! C’est sur cette passionnante question que s’ouvre le chemin initiatique de Fukamachi qui sera amené à faire la rencontre de figures hautes en couleurs. Le dépassement de soi, l’aventure, la passion de la montagne sont les leitmotivs de cette formidable aventure signée Jirô Taniguchi!
Ce que j’en dis…
Ce manga est le fruit d’une absence.
Celle de la traduction française du roman-fleuve de Baku Yumekamura, Kamigami no itadaki, publié au Japon en 1997 et jamais traduit en français.
La seule version de ce roman dans le monde francophone est donc son adaptation en manga signé Jirô Taniguchi, couronnée du Prix du dessin du Festival d’Angoulême 2005.
Fidèle au format du roman original, le manga ne compte pas moins de cinq tomes de plus de 300 pages chacun, soit une impressionnante fresque au final.
Le premier de ces tomes est donc une introduction au récit.
Il pose la découverte du fameux appareil photo qui pourrait demander à réécrire l’histoire de l’alpinisme et mène le lecteur à la découverte des principaux protagonistes de l’histoire, tous des alpinistes chevronnés, ce qui donne lieu à des dessins de montagne stupéfiants.
L’éditeur a eu l’excellente idée de proposer un format plutôt grand pour un manga (17,5 x 24 cm) ce qui permet de s’extasier à l’envie sur les magnifiques détails des parois rocheuses enneigées ou des rues de Katmandou.
Le dessin est en noir et blanc, hormis la couverture et la page de garde qui ressemble littéralement à une photographie. C’est effectivement à couper le souffle !
Le Sommet des Dieux n’est donc pas directement destiné à un public adolescent nourri à l’humour potache et aux combats interminables qui sont la marque de fabrique de certaines publications mais à un autre public, amoureux de la montagne, amateur de dessins sublimes ou simplement attaché à une intrigue entêtante qui se déroule au long cours.
Le Sommet des Dieux -Tome 1, de Jirô Taniguchi, d’après le roman de Baku Yumemakura est édité par Kana.
Le manga broché de 336 pages est vendu 18,50€.
Paru en septembre 2010.
