La rose de Tunis, de Robert Françon

Il m’arrive parfois de répondre positivement aux sollicitations d’auteurs autoédités qui souhaitent que je me penche sur leurs écrits.

Je n’accepte pas systématiquement parce que je considère qu’un contrat d’édition à compte d’éditeur constitue déjà en soi une forme de validation. Ceci dit, certains auteurs autoédités m’ont déjà ravi, comme en témoignent nombre d’articles sur ce blog.

Qu’en est-il de La rose de Tunis, de Robert Françon ?

Le résumé

Entre Genève et Méditerranée, Franck voyage pour affaires. Il est un homme fort dans le monde de l’argent, et incapable de s’adresser à une femme. Muhsina est tunisienne, travaille comme femme de ménage dans un hôtel de luxe, où elle côtoie la richesse alors qu’elle est miséreuse.

Ce que j’en dis…

Le résumé laisse le lecteur dans l’attente d’une romance sur fond de lutte des classes, peut-être avec un certain éclairage géopolitique illustrant la particularité des échanges commerciaux Nord/Sud. En tout cas c’est ce que j’avais imaginé.

En définitive, ce livre court met plutôt en parallèle deux misérables existences qui finissent par se rencontrer (donc, elles ne sont pas réellement parallèles).

Toujours rédigé à la première personne, l’écrit donne la narration à Franck puis à Muhsina, en alternance. Les deux nous font part de leurs difficultés existentielles. Pour Franck, c’est une pathologie relationnelle qui l’empêche d’avoir une relation amoureuse en dépit d’une situation sociale des plus enviables. Pour Muhsina, c’est la pauvreté liée à un bannissement familial du à une erreur de jeunesse aux lourdes conséquences.

Dans les deux cas, cela donne cours à l’écoulement de nombreux fluides corporels, notamment la sueur chez Franck et l’urine chez Muhsina. Je le mentionne dans la mesure où cela peut surprendre. Il y a de nombreuses descriptions de Franck suant et de Muhsina en pleine miction…

C’est évidemment redondant mais pas indigeste pour autant et j’ai beaucoup apprécié la qualité de l’expression. Pas de fautes d’orthographe (ou bien elles sont passées en dessous des radars), la syntaxe est simple mais jamais fautive, rien de réellement rebutant donc sous la plume de Robert Françon.

Pour autant, la simplicité générale de La rose de Tunis fait qu’il constitue, à mon humble avis, davantage une forme de conte moderne qu’un roman.

La fin, attendue, se produit effectivement, sans réelle surprise donc.

On peut donc dire de ce livre qu’il ne trahit pas les attentes raisonnables du lecteur enthousiaste que je suis, mais qu’il ne va pas non plus au-delà.

La rose de Tunis, de Robert Françon, est disponible sur Amazon.
Le livre broché de 251 pages est vendu 19€.
Paru le 6 avril 2019.

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