Rain-City Tome 1: La cité des larmes, de Christophe Maignan

Lecteur insatiable et peut-être même pathologique, non content de proposer mes services via Babelio, Bepolar ou SimplementPro, je me suis ajouté une nouvelle charge en m’inscrivant sur une autre plateforme mettant en contact des auteurs ou de petits éditeurs avec un panel d’influenceurs littéraires (ça mérite grandement d’être mis en italique) : j’ai nommé Bookfluencers.

J’ai d’abord refusé plusieurs demandes car les ouvrages ne me branchaient pas assez pour que je prenne le risque (surtout le temps) de m’y consacrer.

Mais Rain City m’a happé et Christophe Maignan, avec son magnifique prénom, m’a convaincu.

Le résumé

2108, Syl, Finders désabusé et asocial, multiplie les petits boulots de contrebande dans la mégacité rongée par les pluies acides, Rain-City.

Angel, jeune poupée d’à peine 12 ans sous le joug d’un proxo au bras augmenté surnommé Papa, enchaîne les passes.

Le Maire, mégalomane psychopathe à la tête de la puissante mégacorpo Armada, sombre de plus en plus dans la décadence.

Des destins qui s’ignorent jusqu’à ce qu’un jour, la convergence naisse d’un corps abandonné dans un recycleur, un corps qui changera à jamais la face de la mégacité.

Ce que j’en dis…

Cyberpunk. Même si vous n’êtes pas forcément un adepte de Science-Fiction, vous comprenez qu’il s’agit d’une littérature de niche. On aurait aussi pu l’appeler Trash SF.

Rain-City est un roman très ancré dans le style. Biotech, underground, le milieu est parfaitement dépeint, plus proche de Terminator que de Mad-max mais presque aussi crasseux que le second.

Syl et ses alliés, d’un côté, Papa le proxénète, Le Maire, sa Mère, et toute une société malade de l’autre.

Sous des abords effectivement très punks, ce roman aborde des questions sociales et politiques autant qu’éthiques. On ne le dira jamais assez et ceux qui n’en lisent pas doivent le savoir : c’est le propre de la (bonne) science-fiction.

Mais en filigrane, plus sensiblement mais avec une récurrence troublante qui éveille mon petit côté psy (-copathe ou -cologue ?) il y a la thématique aussi pénible qu’indispensable de la violence faite aux enfants et des traumas qui en résultent.

Qu’elle soit intrafamiliale ou sociale, voire institutionnelle, cette détestable manie de trop nombreux adultes est à la fois une manifestation d’abus de pouvoir et une manifestation d’abus de faiblesse. Intolérable? Malheureusement elle n’appartient pas à un futur dystopique seulement mais elle est le lit et la lie de l’humanité depuis la nuit – terriblement sombre – de l’histoire humaine.

Arrivé à la dernière page de ce tome 1, la lecture du tome 2 s’impose.

Christophe Maignan est un auteur courageux, comme le sont tous les autoédités, mais avec cette particularité de proposer sa littérature dans un sous-genre qui n’est pas encore très populaire.

Il est évident à la lecture de ce premier opus que l’auteur écrit sans masque, et la sincérité est, à mon humble avis, une valeur plus honorable que la recherche aseptisée du consensus.

Alors oui, dans Rain-City il y a des gros mots, du trash et des coquilles (ah, l’autoédition !) mais il y a surtout beaucoup d’humanité, d’introspection et d’intelligence.

Rain-City Tome 1 : La cité des larmes, de Christophe Magnan est publié par les éditions Rénocha.
Le livre broché de 294 pages est vendu 14,99€.
Paru le 15 avril 2024.

4 commentaires

  1. Je me suis rendu compte que je n’avais pas pris la peine de te remercier ici, sur tes terres. Donc un énorme merci pour cette chronique Christophe. Ravi de voir qu’on peut faire le choix d’écrire dans un genre niche et de réussir malgré tout à atteindre des lecteurs par forcément féru du genre.

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