La Méthode Sicilienne de Andrea Camilleri

Je connaissais celles d’Adamsberg chez Fred Vargas, oui bien sûr, tout comme celles de Wallander chez Henning Mankell ou autre Hole de Jo Nesbo. En revanche les enquêtes du commissaire Montalbano m’étaient jusqu’à ce jour totalement inconnues. Pourtant son auteur, Andrea Camilleri a été très prolifique et ”La méthode sicilienne”, roman paru en 2018 en version originale, est l’avant-dernier d’une longue série consacrée au même personnage, une espèce de Maigret à l’italienne. Succès mondial selon la 4ème de couverture pour lequel le lectorat français ne serait pas en reste… Qu’à cela ne tienne, je n’en ferai pas partie.

Le résumé

Théâtre ou réalité ?
Pour le fidèle bras droit du commissaire Montalbano, l’infatigable coureur de jupons Mimí Augello, c’est une nuit comme les autres lorsqu’il doit se sauver par la fenêtre de la chambre de sa maîtresse pour échapper au mari cocu. Ce qui l’est moins en revanche, c’est de tomber à l’étage du dessous sur le voisin allongé sur son lit, élégamment vêtu… et mort.
Le lendemain matin, un appel au commissariat signale qu’un homme a été retrouvé dans les mêmes circonstances, à une adresse différente. Comment est-ce possible ? Qu’en est-il du premier corps ? Ces tableaux macabres ont un bien étrange goût de mise en scène théâtrale…
Montalbano parviendra-t-il à résoudre cette affaire, dans laquelle drame et réalité se confondent et où les cadavres disparaissent comme dans une pantomime ?
Traduit de l’italien (Sicile) par Serge Quadruppani

Ce que j’en dis…

Est-ce ma prédilection pour les auteurs des pays nordiques, quoique j’apprécie aussi le Sud Africain Déon Meyer, dont les personnages me paraissent plus crédibles face à ce commissaire Montalbano et ses acolytes ?
Certes, il n’y a pas lieu de comparer mais j’ai trouvé que ce polar avait quelque chose de la “Comedia dell’arte”  à laquelle, assurément je ne suis pas très sensible. C’est le cas dans ce trop long passage où Montalbano va arpenter les boutiques pour changer sa garde robe après, avoir réussi à séduire une de ses collègues… un peu “too much » à mon goût !

Ceci étant, j’ai trouvé les premières pages sur le travail de traduction particulièrement intéressantes voire passionnantes ! Dans une lettre ouverte adressée non pas à l’auteur mais à son cher commissaire, le traducteur Serge Quadruppani nous livre toutes les subtilités de son labeur et les trésors d’imagination dont il a dû faire preuve pour rendre au plus juste cette langue qu’il appelle “ le Camillerse”, ce vocabulaire propre à l’auteur, qui mêle l’italien standard, les dialectes et autres néologismes inspirés du sicilien. Pour avoir côtoyé Montalbano tout au long de plus d’une trentaine d’enquêtes, le voilà en train de décrire son “Caro Salvo”, comme un vieil ami auquel on est profondément attaché et dont on sourit des travers mais dont on admire aussi la ténacité et le courage de ne pas marcher dans les clous si c’est pour venir en aide aux plus faibles.

Et quel bel hommage à Andrea Camilleri son défunt créateur à la fin de cette lettre : “…pour des millions d’Italiens, il était le grand père rêvé, intarissable conteur dont les histoires divertissent en même temps qu’elles aident à se tenir droit contre les laideurs de la vie.”


Alors loin de moi l’intention de dénigrer ce polar à l’italienne même si je suis restée sur le seuil. Nul doute que le lectorat fidèle aux aventures de Montalbano y trouvera son compte.

La Méthode Sicilienne, d’Andrea Camilleri est édité chez Fleuve Noir.
Le livre broché de 288 pages est vendu 20,90€.
Paru le 14 août 2024.

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