2030, de Philippe Djian

Le défi littéraire du club de lecture rdv p.17 requérait de lire un roman dont le titre comporte un nombre. C’était l’occasion attendue pour sortir 2030 de Philippe Djian qui trainait dans ma PAL depuis très longtemps.

Le résumé

Un matin, Greg tombe sur un reportage vieux de dix ans sur le combat, en 2019, de « la jeune femme aux nattes ». Lui se sent pris en étau entre Anton, son beau-frère, pour qui il vient de falsifier les résultats d’une étude sur un pesticide, et Lucie, sa nièce, engagée dans une lutte écologique. Quand elle lui présente Véra, sa vision du monde s’en trouve ébranlée.

Six personnages se croisent dans ce roman de légère anticipation. Que s’est-il passé pour qu’en dix ans le monde poursuive son travail de dégradation? Est-ce par paresse, impuissance ou égoïsme que les membres de cette famille ont laissé s’abîmer leur vie et le monde qu’ils habitent ?

Ce que j’en dis…

Dans mon adolescence j’avais vu au cinéma 37,2° le matin avec une Béatrice Dalle qui crevait l’écran. J’avais adoré ce film, lu ce bouquin puis les suivants, Bleu comme l’enfer, Maudit manège, Lent dehors, Impuretés, puis je me suis un peu lassé.

Quelques années plus tard, j’ai trouvé le premier volet de la série Doggy bag dans une boîte à livres. Je l’ai lu aussi. Depuis j’ai trouvé le tome 5, que je n’ai pas encore lu parce qu’il m’en manque trois entre les deux…

Mais dans un salon littéraire j’ai vu 2030 sur une table, je l’ai acheté et enfin lu cette semaine.

Je l’ai acheté parce que c’est Philippe Djian et parce que c’est de l’anticipation. J’étais curieux, je voulais savoir ce que la combinaison des deux pouvait donner.

J’ai lu, j’ai vu, je suis déçu.

D’abord à cause du style : Djian a décidé que les questions se poseraient sans point d’interrogation et qu’il ne recourrait pas au tiret cadratin pour les dialogues.

— Tu veux dire sans ce petit tiret ?

— Bien sûr, tout le monde sait ce qu’est un tiret cadratin, non ?

— Je ne sais pas. Il faudrait leur demander, tu ne crois pas ?

— À qui ?

— Ben, à tout le monde !

Devient :

Tu veux dire sans ce petit tiret. Bien sûr, tout le monde sait ce qu’est un tiret cadratin, non. Je ne sais pas. Il faudrait leur demander, tu ne crois pas. À qui. Ben, à tout le monde.

Alors, évidemment on gagne de la place et ça fait un certain style mais pour ma part ça m’a semblé être un manque de respect pour le lecteur, un peu comme si l’auteur lui disait : « Écoute j’ai la flemme, débrouille-toi avec ça. »

Après, l’histoire en elle-même est un peu mièvre. C’est un type qui travaille dans l’industrie chimique qui tombe amoureux d’une écologiste. Voilà. On est en deux mille trente donc il fait trop chaud et quand il pleut il tombe des cordes. Le vin blanc vient de Suède, on nous fait le coup à chaque fois.

Voilà, 2030 m’aura permis de valider une case du défi de lecture d’hiver : un roman dont le titre comporte un nombre et de faire un peu de place dans ma PAL. Il y a donc quand même du positif.

2030, de Philippe Djian est publié par les éditions J’ai Lu.
Le livre de poche est vendu 7,10€.
Paru le 25 août 2021.

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