Petite philosophie de la sieste, de Sébastien Spitzer

Nous sommes tous différents les uns des autres et possédons chacun nos propres domaines de compétence. En ce qui me concerne, je crois pouvoir affirmer, sans crainte de passer pour un vantard, que je suis un professionnel de la sieste. C’est ancré dans mes gènes, j’ai toujours vu mon grand-père aller se coucher après le repas du midi. L’atavisme étant ce qu’il est, je n’ai ni la force ni l’envie de lutter contre cette habitude.

Lorsque par ailleurs il parait des ouvrages qui font l’apologie de ce sommeil diurne controversé, je fonce lire ce qu’ils en disent.

Le résumé

Quoi de mieux que la sieste pour arrêter le cours de nos vies frénétiques, commandées par le culte de la performance et du toujours plus ? Quoi de mieux, dans ce monde anxiogène, que de décider de refermer la parenthèse sur soi en s’endormant discrètement sur le canapé ou en grimpant dans un hamac ? « Il ne faut pas faire violence à notre nature » disait déjà Epicure. Ne contrarions pas les philosophes et apprenons à suspendre le temps.

Ce livre est le troisième ouvrage d’une collection de sagesse qui nous réapprend à écouter les leçons de vie prodiguées par la nature. Après le succès international de Petite philosophie des oiseaux et de Petite philosophie de la mer, ce nouvel opus nous invite à ralentir le tempo infernal de nos vies. La sieste est un art de vivre, qui respecte notre rythme naturel et révèle le meilleur de nous. Sans repos à l’ombre de son pommier, Newton aurait-il découvert la loi de la gravité ? CQFD.

Ce que j’en dis…

Merci à NetGalley et aux Éditions de la Martinière de m’avoir permis de lire ce livre au format numérique sur mon smartphone, confortablement allongé dans mon lit.

Le terme philosophie a parfois des accents élitistes qui peuvent rebuter. Que le lecteur lambda se rassure, il n’est pas nécessaire d’avoir un doctorat en philo pour comprendre la prose simple et charmante de Sébastien Spitzer. Je tiens d’ailleurs à saluer la belle musicalité de sa plume qui possède un talent propre à créer une sensation de légèreté, ce qui, avouons-le sans sourciller, n’est pas une tendance naturelle en philosophie.

Cet ouvrage est donc très abordable et le qualifier de grand public ne serait pas lui faire offense. L’auteur y répertorie une sélection de points de vue positifs à propos de la sieste et, mis à part un raccourci étonnant entre Adam et Ève et Newton, j’ai lu avec plaisir chacune des courtes démonstrations en faveur de cette pratique.

Pour la petite histoire à ce propos, je suis toujours révulsé quand on place la pomme au cœur du débat biblique concernant le fruit défendu du jardin d’Éden. Relisez la Genèse, le pommier n’est pas le fruit de la connaissance du bien et du mal. Sinon il ne serait tout simplement plus accessible depuis longtemps. CQFD (moi aussi je sais le faire). Voilà, donc hormis ce passage où j’ai décroché, je me suis bien fait plaisir à lire cette Petite philosophie de la sieste et cela me conforte dans mes habitudes quotidiennes.

Si vous culpabilisez lorsque vous avez envie de vous étendre quelques minutes dans la journée, la lecture de ce traité est fortement recommandé.

L’auteur

Sébastien Spitzer est journaliste et écrivain. Il est l’auteur de romans couronnés par de nombreux prix littéraires, dont Ces rêves qu’on piétine (Prix Stanislas du premier roman, Prix Méditerranée des lycéens) ou Le Cœur battant du monde (finaliste du Prix Goncourt des lycéens).

Petite philosophie de la sieste, de Sébastien Spitzer est publié par les Éditions de la Martinière.
Le livre broché de 140 pages est vendu 14,90€.
Date de parution prévue : 30 mai 2025.

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