La Bonne Mère, de Mathilda di Matteo

C’est le roman de la rentrée qui m’a été imposé par une bibliothécaire dans le cadre d’un challenge de lecture du rdv page 17. Sans doute à cause de ma réputation de macho féministe. (Allez, les manichéens, on se détend…)

La Bonne Mère, de Mathilda di Matteo, aux éditions L’iconoclaste.

Le résumé

« Certains disent qu’elle est vulgaire. Moi, je dirais qu’elle est solaire. Un soleil de canicule, du genre incendiaire. »

Huit cents kilomètres séparent Clara de sa mère, Véro, depuis qu’elle a quitté Marseille. Ce week-end, elle lui présente Raphaël. Un girafon, pense Véro en le voyant. Il l’agace avec son pedigree bourgeois, ses mots compliqués et sa bouche fermée comme une huître. Elle n’aurait jamais dû laisser Clara monter à Paris.

Mère et fille se cherchent, se fuient, se heurtent sans jamais oublier de s’aimer. Comment être une bonne mère quand notre enfant nous échappe ? Comment être une bonne fille quand on a honte de celle qui nous a tout donné ? Comment s’affranchir sans trahir ?

La Bonne Mère est l’histoire d’un amour féroce. Un roman ultra-contemporain sur la violence dont on hérite et sur ce qu’on reproduit malgré soi. Avec une ironie mordante, Mathilda di Matteo nous entraîne dans un tourbillon d’émotions, entre Marseille et Paris.

Ce que j’en dis…

La jeune et virevoltante bibliothécaire ne s’est pas trompée (elle virevolte, lentement, discrètement, mais elle virevolte vraiment), elle a choisi un roman féministe qui m’a vraiment régalé.

Le ton est léger et humoristique. J’ai d’abord pensé à Un peu de respect, j’suis ta mère ! de Hernan Casciari (Calmann-Lévy, 2009) puis je l’ai rapidement oublié, emporté par le fond, plus sérieux, ayant trait aux violences conjugales et ou intrafamiliales. La Bonne Mère aborde en effet cette thématique importante, urgente, de la violence banalisée, acceptée finalement comme un simple ingrédient culturel dans une société machiste qui exprime sa supériorité par la force ou l’emprise.

Mathilda di Matteo dont c’est le premier roman, a l’intelligence de traiter le sujet avec une légèreté d’ensemble mais en plantant des scènes très touchantes même sans se départir d’un certain côté humoristique. Le passage où Véro et ses copines viennent rendre visite à Raphaël est particulièrement bien réussi sous ce rapport.

Ce premier roman se lit facilement et c’est tant mieux, il est ainsi accessible à un large lectorat et les presque 3000 lecteurs qui l’ont pointé sur Babelio prouvent qu’il touche déjà du monde.

Autre ingrédient de qualité dans la préparation de ce livre, l’antagonisme entre Marseillais et Parisiens, drôle, dépourvu de haine et de ressentiment, rafraichissant en somme. Voilà qui fait du bien.

La Bonne Mère est la preuve qu’on peut être primo romancière et traiter d’un sujet important sans se prendre au sérieux, certainement une des meilleures façons de faire avancer les choses dans un domaine qui en a vraiment besoin.

L’autrice

Mathilda Di Matteo se passionne très tôt pour les mots et l’écriture. Après avoir étudié à Sciences Po Paris, elle est devenue consultante pour diverses entreprises.

Elle explore dans ses textes les relations complexes et les fêlures intimes, avec une prédilection pour les voix de femmes. Son très remarqué premier roman, « La bonne mère » (2025), révèle une plume précise, vive, drôle et poignante.

La Bonne Mère, de Mathida di Matteo est publié par les éditions L’Iconoclaste.
Le livre broché de 368 pages est vendu 20,90€.
Empruntable gratuitement à la bibliothèque.
Paru le 21 août 2025.

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