Héroïna, de Marc Fernandez

J’ai été très heureux le mois dernier d’avoir été choisi par l’équipe de Babelio dans le cadre de la masse critique consacrée aux mauvais genre pour lire Héroïna de Marc Fernandez.

Le résumé

Peut-être est-ce du au fait d’avoir passé deux semaines au Mexique en octobre, peut-être pas, toujours est-il qu’à la lecture du résumé j’ai tout de suite eu envie de découvrir le livre.

Marc Fernandez propose avec Héroïna le récit touchant d’une mère qui redoute que le fils qu’elle a eu avec son époux de narcotrafiquant ne suive les traces de son père.

Acapulco, Mexique. Assis à la table de la cuisine, Pablo, onze ans remplit des sachets de cocaïne avec son père, Roberto Aguilar, dit El Bobby.

Face à cette scène, Olivia, la mère, comprend que son destin et celui de son fils sont en jeu. Héritier du plus gros narcotrafiquant de l’État, Pablo a un avenir tout tracé. Derrière les sourires, les réceptions grandioses, l’argent qui coule à flot, se dressent la peur, les filatures, les menaces, les morts… Doit-elle laisser faire au risque de perdre son mari et son fils ? Car, elle le sait, l’espérance de vie des narcos est courte.

Aidée de Martin Calderon, procureur et figure nationale de la lutte antidrogue, elle décide de protéger Pablo, quel qu’en soit le prix. Une lutte sans merci s’annonce, le combat d’une mère pour sauver son fils.

Ce que j’en dis…

A priori il pourrait sembler difficile pour le lecteur ou la lectrice de s’identifier à ce genre de personnage. Sauf bien sûr si le lecteur est un dangereux criminel ou si la lectrice est l’épouse d’un narco. Après tout, toutes sortes de gens aiment les romans policiers.

Voilà qui me fait penser à ce gars que j’avais rencontré il y a quelques années et qui aimait lire Le nouveau Détective parce qu’il y lisait des nouvelles de ces anciens codétenus.

Bon, je m’égare.

Pour en revenir à cette notion d’identification, voire d’empathie, la bonne idée de Marc Fernandez a été d’avoir impliqué deux narrateurs dans le récit.

L’un est omniscient et raconte l’histoire en proposant un point de vue général et l’autre est Olivia elle-même, l’épouse du redoutable El Bobby et la mère du petit Pablo.

C’est particulièrement là que le charme opère ; parce que, peu importe le milieu dans lequel elle évolue, une mère reste une mère et c’est cette relation parent-enfant exposée avec tellement de sentiment dans les chapitres où Olivia est la narratrice qui permet au lecteur de développer un attachement très fort au personnage principal.

Héroïna est une petite bombe qui se lit d’une traite ( si vous avez quelques petites heures devant vous) et qui ne demande jamais à être refermé.

Pas de temps morts, pas de détails inutiles, on est dans l’action certes, mais cette action est nourrie par des sentiments profonds, et cet aspect particulier nourrit le roman jusqu’à lui donner une épaisseur psychologique intéressante.

Par ailleurs, en mettant en lumière cette innocence des enfants de criminels (qui n’ont pas demandé à naître dans un tel contexte), Marc Fernandez propose un roman qui a presque des vertus de documentaire.

Pour le habitués de l’auteur et pour les autres, comme moi, qui prendront beaucoup de plaisir à le découvrir, Héroïna est un polar qui ne déçoit pas.

Héroïna de Marc Fernandez est publié par Harper Collins.
Le livre broché de 384 pages est vendu 19,90€.
Paru le 5 avril 2023.

2 commentaires

  1. Tu parviendrais presque à me donner envie. J’ai bien dit « Presque » ; parce que les policiers moi, décidément, j’ai beau essayer de me forcer, ça ne marche pas… à part Lemaître, mais lui, c’est plus pour le style et la qualité des recherches.

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