La maison de mon père, de Akos Verboczy

Tout comme Les détails, La maison de mon père est édité par Le bruit du monde. Il sont tous les deux parus le 4 janvier. C’est par ces deux livres que commence ma découverte de cet intriguant éditeur.

Le résumé

Un homme débarque à Budapest, sa ville natale, par un chaud matin d’automne, pour un séjour d’une semaine. Il a l’intention de revoir ses anciens amis, sa famille, son premier amour. De parcourir de bas en haut son arbre généalogique, ou du moins ce qu’il en reste, du petit cousin hooligan aux grands-parents qui dorment paisiblement, l’espère-t-il, sous les pierres moussues du cimetière.

Avec Petya, son compagnon d’enfance, il forme le projet d’aller visiter la maison que son père a chérie pendant des années, qu’il a longtemps espéré recevoir en héritage, mais qui a sombré avec tout le reste. Cette maison du lac Balaton, ancien pressoir de vignoble, à flanc de colline, où l’on entrait en passant par le grenier. Il faut donc s’empresser de griffonner sur un napperon le plan pour s’y rendre, mais ce geste n’est-il pas aussi dérisoire que de vouloir retracer les contours d’un rêve dont on émerge à peine avant qu’il nous échappe à jamais ?

Ce que j’en dis…

Je continue donc avec plaisir à visiter le catalogue 2024 du Bruit du monde avec cette âme de collectionneur qui me vaut souvent de belles surprises, parfois de moins belles.

La maison de mon père trouve aisément sa place dans la première catégorie.

Dans ce premier roman, Akos Verboczy nous donne à lire une sorte de road trip lent et nostalgique, probablement empreint de beaucoup de scènes très personnelles. L’histoire ne précise pas s’il est de nature autobiographique en réalité ou seulement en apparence mais qu’importe, le récit est très touchant, parfois à la limite de la tristesse.

L’auteur a quitté sa Hongrie natale pour aller vivre au Québec, tout comme le narrateur qui revient sur les lieux de son enfance à l’occasion des obsèques de son père. C’est le prétexte pour lui de visiter ces proches dont il est tellement éloigné, mais aussi de convoquer ses souvenirs et de nous raconter à hauteur d’homme la Hongrie du XXème.

Il nous fait part aussi de ses rapports avec ce père désormais définitivement disparu, à qui il aurait tellement de choses à reprocher mais à qui il ne reproche rien. Akos Verboczy s’attarde sur ce qui fait du bien dans une relation, qu’elle soit familiale, amicale ou amoureuse et montre sans fard et sans apitoiement comment aussi elle se fissure, se délite, s’efface au fil du temps, ou bien ce qui demeure inaltéré par la force d’on ne sait quel mystère.

Puis il y a ce qui parfait mon admiration : cette capacité de s’exprimer aussi bien à l’écrit dans une langue qui, même si elle est familière à l’auteur, ne lui est pas maternelle. Il m’arrive de me satisfaire de parler plusieurs langues. Les lire m’est plus difficile, les écrire est un redoutable exercice.

Félicitations donc à l’auteur pour ce premier roman !

A propos de l’auteur

Né en Hongrie, Akos Verboczy est arrivé au Québec à l’âge de onze ans. Il a été chroniqueur, rédacteur de discours et de rapports officiels. En 2016, il publie Rhapsodie québécoise, récit de son itinéraire, finaliste du prix de la diversité Metropolis Bleu en 2017 en plus de faire partie pendant deux ans des «Incontournables » de Radio-Canada. 

La maison de mon père, d’ Akos Verboczy est édité par Le bruit du monde.
Le livre broché de 304 pages est vendu 21€.
Paru le 4 janvier 2024.

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