Malovics, de Marco Pianelli

Je connais Marco Pianelli pour avoir lu des polars signés de sa plume chez un précédent éditeur (Jigal).

C’est donc avec beaucoup d’empressement que j’attendais de découvrir son nouveau roman chez M+ éditions : Malovics.

Le résumé

Léo Malovics est un enquêteur viscéral et un flic en chute libre mis sur la touche par son administration. Lorsque la veuve Berrard l’engage pour retrouver sa fille disparue depuis 10 ans, c’est une boîte de Pandore qui s’ouvre sous ses pieds.

Précipité sur les traces évanouies de la fugueuse, il va plonger dans des abysses de faux-semblants, où les mensonges frôlent le Mal et conduisent au tragique.

Qui retrouvera-t-il au bout de sa quête ? Une victime ou son contraire ? La rédemption ou la vengeance ?

Une chose est sûre, la vérité est un chemin périlleux, pour les âmes autant que pour le corps, car une ombre rôde sur ce passé et reste déterminée à contrôler le présent.

Ce que j’en dis…

Je m’étais vraiment régalé de La mécanique du pire et de L’ombre de la nuit et j’ai trouvé Malovics encore un cran au-dessus, c’est tout dire.

Ma première impression concernant cette nouvelle parution est en rapport avec l’objet livre : Jigal m’avait habitué à des formats moins imposants. M+ éditions m’a cueilli à la mâchoire avec un Digest (14 x 21,6 cm) de 450 pages qui force le respect d’emblée. On n’est pas loin du pavé.

Mais à peine le livre ouvert, les pages défilent rapidement : Malovics est un page turner.

Et précisons-le sans fard, un page turner se doit d’être en papier. Il y a avec le livre imprimé ce plaisir indicible de tenir entre les doigts de la main droite un paquet de pages reliées dont l’épaisseur va s’amenuisant au fil de la lecture, porteur de la seule chose vraiment importante pour le lecteur : découvrir la suite du récit.

Marco Pianelli est un maître du suspens. Il chahute le lecteur par un jeu de changement de cap habile et toujours bien senti. Par ailleurs, il use d’un procédé simple et efficace qui consiste à glisser, parfois dans un dialogue, un bref résumé de la situation. Cela aide le lecteur (ou la lectrice, ne me faites pas un procès d’intention, je vais juste au plus simple) à ne pas perdre le fil et donne une sensation de contrôle des plus agréables.

Mais ce n’est pourtant pas le point fort de l’auteur.

Son plus grand talent réside dans la construction (et parfois dans la destruction, il faut bien l’avouer) des personnages. La figure du héros en particulier est toujours d’une efficacité remarquable, l’auteur jouant habilement de l’ambivalence des sentiments et des compétences, ce qui confère une incroyable épaisseur au personnage principal, et aux autres bien entendu.

Mais cela ne suffit pas à faire un bon roman.

Contribuent également à sa réussite une intrigue chiadée, des retournements de situation imprévus ; Marco Pianelli nous mène par le bout du nez et c’est un vrai bonheur !

Le style enfin est nerveux, incisif, parfois caustique, l’humour est noir et souvent pince-sans-rire. Tout ce que j’aime.

Ce mec sait drôlement bien résumer, se dit-elle. Il lui aurait fallu 100 fois plus de temps et plein de phrases et d’hésitations pour arriver à quelque chose de moins clair. Faut dire que c’était un tel bordel dans sa tête que même les mots s’y perdaient. Elle se borna à acquiescer et poursuivit. » p. 203

C’est ce que je disais…

Pour conclure, j’ai vraiment le sentiment que Marco Pianelli est sur une belle lancée et je me réjouis grandement à l’avance de pouvoir lire un prochain polar sorti de sa plume.

Je reste à l’affût.

À propos de l’auteur

Après avoir vécu et travaillé en Europe centrale ; Hongrie, République tchèque et Slovaquie, [Marco Pianelli] a nourri ses récits d’expériences et d’influences étrangères, d’ambiances mystérieuses, de folklore endémiques et d’influences orales.

Avec plus d’une quinzaine d’ouvrages à son actif, il s’attache à mettre en scène ses romans policiers et d’autres polars dans un style cinématographique.

Malovics, de Marco Pianelli est publié par M+ éditions.
Le livre broché de 446 pages est vendu 19,90 €.
Paru le 23 novembre 2023.

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