Il ne s’agit pas d’une nouveauté mais du premier d’une série de livres que nous partageons en lecture commune dans le cadre d’un club de lecture organisé par les bibliothèques de Mulhouse qui répond au joli nom de Rendez-vous page 17.
J’ai donc le privilège de faire partie de ce cercle restreint dont je suis le seul élément masculin, ce dont je me réjouis beaucoup, ayant toujours goûté plus volontiers la compagnie de mes semblables de l’autre sexe que les représentants souvent mal rasés du mien.
Le pays des autres est donc le premier livre de la catégorie saga familiale et c’était pour moi l’occasion de découvrir Leïla Slimani. (Que je ne confondrais plus désormais avec Léa Salamé.)

Le résumé
En 1944, Mathilde, une jeune Alsacienne, s’éprend d’Amine Belhaj, un Marocain combattant dans l’armée française. Après la Libération, le couple s’installe au Maroc, à Meknès, ville de garnison et de colons. Tandis qu’Amine tente de mettre en valeur un domaine constitué de terres rocailleuses et ingrates, Mathilde se sent vite étouffée par le climat rigoriste du Maroc. Seule et isolée à la ferme avec ses deux enfants, elle souffre de la méfiance qu’elle inspire en tant qu’étrangère et du manque d’argent. Le travail acharné du couple portera-t-il ses fruits ? Les dix années que couvre le roman sont aussi celles d’une montée inéluctable des tensions et des violences qui aboutiront en 1956 à l’indépendance de l’ancien protectorat.
Tous les personnages de ce roman vivent dans « le pays des autres » : les colons comme les indigènes, les soldats comme les paysans ou les exilés. Les femmes, surtout, vivent dans le pays des hommes et doivent sans cesse lutter pour leur émancipation. Après deux romans au style clinique et acéré, Leïla Slimani, dans cette grande fresque, fait revivre une époque et ses acteurs avec humanité, justesse, et un sens très subtil de la narration.
Ce que j’en dis…
C’est une très belle expérience pour un lecteur (de n’importe quel sexe ; dans ma prose l’emploi du masculin n’est jamais excluant ni revendicatif, je tiens à le souligner) de faire partie d’un club de lecture.
L’immense majorité de mes lectures relève du service de presse. Ce sont des lectures que je choisis, dont je pressens qu’elles me plairont très probablement et qui m’attirent donc d’une manière ou d’une autre.
Dans le cadre de ce Rendez-vous page 17, je me retrouve face à des choix qui ne sont pas les miens mais ceux de la bibliothécaire. Les livres que je vais lire vont-ils me plaire, me toucher, me convaincre ?
Je me bornerai à répondre au sujet de cette première lecture.
Je l’ai beaucoup appréciée. C’est un livre à la fois touchant et révélateur quant à la condition propre à ceux qui vivent au sein d’une union mixte dans les années 50. Un couple de cette sorte est toujours une énigme, un intrus, une anormalité, que ce soit en France, au Maroc, ou généralement ailleurs. Et le confort de l’un amène l’inconfort de l’autre selon que le couple est dans un pays ou dans l’autre.
Même si je connais cette douleur particulière à un moindre niveau et à une autre époque j’ai pu éprouver beaucoup d’empathie à la lecture de ce roman.
La difficulté pour une femme de vivre dans un contexte ou l’émancipation reste à venir est réelle et bien exposée dans le récit.
Je ne m’étendrai pas beaucoup plus puisqu’il s’agit d’un livre qui a déjà conquis un large lectorat (Grand Prix de l’héroïne Madame Figaro 2020), mais j’ai réellement envie de découvrir la suite de cette saga familiale.
L’avenir nous dira si je trouve le temps de la lire …
Le pays des autres de Leïla Slimani est édité chez Gallimard.
Le livre broché de 365 pages est vendu 20€.
Le livre de poche chez Folio, 416 pages, coûte 9,40€.
L’emprunt à la bibliothèque est gratuit.

J’apprécie aussi cette auteure révélée par « Chanson douce ». En revanche l’emprunt d’ouvrages en bibliothèque, du moins à Mulhouse, suppose pour la plupart des lecteurs, le paiement d’un abonnement annuel de 20 euros. En somme, le prix du livre chroniqué.Certes, c’est peu…
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C’est vrai à Mulhouse pour les lecteurs imposables.
Mais j’aime à penser que mes articles trouvent à franchir les limites de la ville et les barrières sociales, lesquelles ne m’ont jamais semblé suffisamment élevées pour m’obliger à les prendre en considération…
Bref, tu as raison : de toute façon c’c’est moins onéreux d’emprunter à la bibliothèque.
Des bises.
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« les représentants souvent mal rasés » 😂😂
🧔🏼♂️🧔🏼♂️
cha’
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Ça me plaît que ça te plaise, Cha.
Des bises abrasives.
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[…] le deuxième livre que je lis dans cette sélection consacrée aux sagas familiales, après Le pays des autres de Leïla […]
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