La mère de mes enfants est allemande.
Lorsque nous allions chez sa grand-mère, j’étais toujours un peu choqué de voir sur le buffet du séjour la photo de ce beau jeune homme en uniforme SS avec son brassard à croix gammée.
Je ne sais plus quel était son degré de parenté exact avec mon ex-femme mais à peu près tous les Allemands ont des parents ou des grand-parents qui ont pris part à la deuxième guerre mondiale.
Ils n’en sont généralement pas spécialement fiers mais c’est ainsi.
Mais lorsque Priscille Cuche découvre que le cousin de sa grand-mère était SS, la nuance est de taille : lui était Français.

Le résumé
Un nazi dans sa famille : c’est la découverte que fait Priscille Cuche en exhumant, des tréfonds d’une maison familiale, des documents sans équivoque. Qu’est-il advenu de Philippe Joubert, mort en Allemagne en 1945 ? Comment ce jeune français a-t-il cédé aux sirènes du nazisme, au point d’aller mourir sous sa bannière ? Priscille Cuche devra se confronter au déni familial d’un passé dérangeant. Accepter de suivre les traces de cet ancêtre, jusqu’à côtoyer l’extrême droite contemporaine. De lectures en discussions, des pistes se dessinent, des soupçons s’avèrent. Il s’agit de comprendre le parcours de Philippe Joubert, tant géographique, qu’idéologique. Et de trancher : est-ce une foi ignorante et désinformée, prétexte idéal à la Collaboration, ou un intellectualisme poussé et assumé qui a fait de lui un SS ?
Enquête historique, politique et familiale, le nazi de ma famille exhume une France collaborationniste et nous met face à l’évidence : le nazisme a trouvé dans notre pays des récepteurs convaincus.
Ce que j’en dis …
Bien que je ne sois pas particulièrement intéressé par les affaires politiques, il n’empêche que j’aime comprendre le monde dans lequel je vis.
Or, depuis quelque décennies, on observe une indubitable montée en puissance de l’extrême droite. Pas seulement dans les sondages mais aussi dans les idées. Et même dans la pensée conventionnelle. Il y a un racisme étatique certain qui ne choque plus personne.
Ainsi, lorsque la Russie envahit l’Ukraine, l’Europe s’émeut et veut accueillir des réfugiés. Alors que quelques semaines auparavant elle se demandait comment faire cesser l’afflux des réfugiés venus d’Afrique.
Une guerre en Afrique ne doit-elle pas pousser les gens à quitter le pays pour sauver leur vie au même titre qu’une guerre en Europe ? La simple humanité ne demande-t-elle pas de leur venir en aide sans distinction ? Et si distinction il y a, n’est-elle pas clairement une distinction d’ordre raciste ?
Le but n’est pas de polémiquer mais de regarder les choses en face. Le racisme, l’antisémitisme, et d’autres ismes tout aussi répugnants sont devenus bien lisses avec le temps.
Qu’en est-il du nazisme ? La question ne se pose pas. C’est mal.
Mais Priscille Cuche a osé se la poser à l’échelle de sa propre famille.
Et ce qu’elle découvre est révélateur à l’échelle de la nation toute entière.
Alors que des figures politiques françaises qui se veulent inspirantes témoignent une sympathie affichée à l’égard du Maréchal Pétain, du régime de Vichy et appellent à une France souverainiste à quelques semaines des élections présidentielles, il est bon de lever le voile sur une facette mal assumée de l’Histoire de France.
Le nazi de ma famille est un livre à lire et à méditer. D’urgence.
Le nazi de ma famille, Enquête sur un SS français, de Priscille Cuche est édité par La Manufacture de livres.
C’est un livre broché de 324 pages avec un cahier de 8 pages contenant 30 photos.
Il est vendu 20,90€.
Date de parution prévue : le 3 mars 2022.