« Armageddon Time », de James Gray

Sortie en salle : 9 Nov 22

Avec Armageddon Time, le réalisateur quitte l’espace lointain d’Ad Astra, pour revenir à ce qu’il connait bien. Ce quartier emblématique New-Yorkais qu’est le Queen fait partie de son histoire personnelle – plusieurs fois transposée à l’écran dans ses longs métrages. James Gray livre ainsi un film intimiste, très inspiré de son propre parcours.

L’époque qui précède l’Armageddon.

De quoi ça parle ?

Le titre à lui seul évoque la fin d’un monde, rien de très fun. Une réflexion sur un monde qui court à sa perte, qui s’effondre ?

Au visionnage de la bande annonce, plusieurs thèmes se dessinent : le rêve américain, la transmission, ou encore le devoir de conscience, face à une société qui s’érige en véritable fabrique d’injustice sociale. Une belle promesse donc, notamment à la vue du casting.

Anne Hathaway incarne une maman besogneuse, aimante et forte. Anthony Hopkins, qu’on ne présente plus, transpire de charisme. Il est le lien qui maintient un semblant d’unité dans cette famille.

D’origine juive, et faisant partie de la classe moyenne, les parents rêvent de s’élever vers le haut du panier en offrant la possibilité aux enfants de faire partie de l’élite grâce à une scolarité exigeante et prestigieuse. Mais les aspirations des parents sont contrecarrées par le peu de motivation du dernier, Paul. Sensible, rêveur et rebêle, à l’inverse de son ainé, celui-ci à plutôt l’âme d’un artiste.

Lorsqu’il rencontre ce nouveau camarade afro-américain, Paul découvre une personnalité forte. Ensemble, ils s’entrainent mutuellement dans divers actes d’insoumission. Entre bêtises d’enfants insouciants et véritables manifestations de mépris, celui-ci se voit recadré avec force, puis forcé à changer d’établissement scolaire. Nouveau départ donc pour Paul, qui doit absolument rentrer dans le rang, et renoncer à ses aspirations créatives, se concentrer sur le chemin tout tracé que lui dictent ses parents. Exit l’ancien camarade, exit le laisser-aller.

Une réflexion sur l’injustice?

Alors que le décor est posé d’une belle manière – le film offre une très sincère plongée au cœur des années Reagan, caractérisées par une grande récession – le propos peine néanmoins à se faire entendre. Les promesses annoncées via la promotion du film sont perdues parmi un fouillis d’embryons d’histoire. Le jeune Paul est un enfant, et on lui accorde de faire des bêtises, mais il ne parait en aucun cas attachant car désagréable au plus haut point, manquant de respect à quiconque se trouve sur la route de ses désirs parfois irrationnels.

On ne sais plus à quel personnage se référer, et la trahison – du métrage vis à vis du spectateur – s’intensifie à mesure que le récit se poursuit.

En tant que spectateur, je recherche plus ou moins consciemment la trame d’un récit référence. Par exemple, le récit initiatique du héros qui, confronté à une difficulté, va trouver dans un mentor la force de se dépasser pour se sublimer. Tout les ingrédients sont posés là, mais rien, rien n’en prend la tournure. Quel désespoir! Le rideau tombe (en l’occurrence, le générique de fin) et je suis agacé, presque énervé de la tournure qu’on pris les évènements.

Mais peut-être qu’elle est là la réflexion, la force de ce film. Le spectateur assiste impuissant au déroulé de cette histoire. Il n’y a ni gentil ni méchant, il y a seulement des humains qui tentent de survivre à leur manière dans un monde injuste.

Ce commentaire s’appuie sur mes valeurs et mes aspirations. Il ne constitue en rien une vérité absolue. Faites-vous votre propre opinion, et n’hésitez pas à en discuter en commentaire.

Cinéphilement vôtre.

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